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Qu’est-ce que les QAnon, cette mouvance américaine qui envahit de fausses nouvelles les réseaux sociaux

Vous avez peut-être vu la lettre « Q » apparaître sur des images des réseaux sociaux, en commentaire des posts politiques, accompagné ou non d’accusations de « pédophilie » incongrues, et bien souvent avec l’énigmatique hashtag #WWG1WGA, qui est l’abréviation d’un adage des QAnon signifiant « Where We Go One, We Go All » (où l’un d’entre nous va, nous allons tous). Le « QAnon » est un ensemble de théories du complot prenant de plus en plus d’ampleur, surtout à mesure que se rapproche l’élection présidentielle américaine.

Crédit photo ci-dessus : Tony Webster (CC BY 2.0)

qanon
Crédit Photo : Marc Nozell (CC BY 2.0)

Tout a débuté en octobre 2017, quand un certain anonyme signant “Q” (d’où le nom QAnon) a commencé à raconter sur le forum de discussion 4chan détenir de nombreux « secrets » sur l’administration américaine. Appelant à un « grand réveil » (great awakening) « Q » se serait alors mis à « informer » les Américains sur une lutte jusqu’alors secrète entre le « bien et le « mal », en l’occurence une cabale mondiale de pédophiles adorateurs de Satan qui contrôlent le monde et qui, pour le cas des Américains, sont membres du Parti Démocrate, des médias ou des stars de Hollywood. Le « mal » aurait alors été contrarié dans ses plans par l’élection du « bien » à la présidence des USA en 2016 : Donald Trump. Ce dernier aurait lutté secrètement (selon les QAnon) contre le réseau « pédophile-gauchiste » jusqu’à ce que « Q » révèle publiquement ce « combat » (1). Ces accusations fantasmatiques de pédophilie ne sont pas nouvelles, puisqu’elles font suite au « Pizzagate » : les époux Clinton étant accusés par des internautes d’être au centre d’une conspiration ayant pour cadre une pizzeria de New-York appréciée par les enfants et baptisée (ça c’est vrai) : « Comet Ping Pong ».


Voir aussi :

Tous nos articles sur la campagne électorale américaine

Puis-je être poursuivi pour diffamation sur les réseaux sociaux aux USA


Le 4 décembre 2016, Edgar Maddison Welch est venu spécialement de Caroline-du-Nord pour, selon ses dires  » enquêter lui-même » dans la pizzeria et sauver « des enfants esclaves sexuels ». Problème, il est arrivé avec un fusil d’assaut AR-15, il a menacé un employé, puis ouvert le feu dans le restaurant (sans heureusement blesser personne).

Le vice-président Mike Pence salué par un membre des SWAT du comté de Browardtarborant un patch "Q".
Le vice-président Mike Pence salué par un membre des SWAT du comté de Broward (Floride) arborant un patch « Q ». Photo – Maison Blanche – Domaine public.

Il y eut d’autres incidents aux Etats-Unis avec des QAnon, et le FBI est ainsi obligé de surveiller les potentielles actions terroristes des plus fous d’entre eux. Mais, par delà les faits divers, c’est la contamination de dizaines de milliers de personnes par ces théories qui pose problème, et la pollution de l’espace public qui va avec. Ces théories du complot comprennent aussi des éléments d’antisémitisme, et elles entraînent à leur suite des rumeurs qui s’agrègent, notamment sur une sexualité imaginaire des élus démocrates, mais aussi sur la « fin du monde », le fait que « Michelle Obama est un homme »,  ou que la vraie identité de « Q » serait en réalité (le défunt) John John Kennedy, qui aurait ainsi « simulé sa mort » et était sensé révéler sa véritable identité le 4 juillet 2019. Bien évidemment, on retrouve certains d’entre eux pour assurer que l’épidémie de covid-19 n’est « pas réelle » ou « pas grave » ou que « les masques ne servent à rien », contredisant ainsi Donald Trump (mais bon au point de cohérence où ils en sont…).

Alors que l’élection présidentielle américaine entrait dans sa dernière ligne droite, entre le mois de mai et le mois d’août 2020, Facebook et Twitter ont dû bannir des milliers de pages créées par des QAnon, ce qui provoque en conséquence un problème de liberté d’expression manifeste, ces réseaux sociaux violant le droit des personnes de croire et raconter les balivernes qu’elles souhaitent (tant que ça ne prête pas à conséquence). Mais de facto le problème est grave. Certes, déjà, durant la première période d’internet, un grand nombre de personnes avaient leurs petites théories du complot bien à elles, et il était évidemment impossible d’exiger de chaque citoyen qu’il soit infaillible dans son choix d’informations. Aujourd’hui, il semble que l’insanité n’ai plus de limites, et que les fans de complots les enfilent les uns après les autres comme des perles sur un collier.

Vendeur Qanon
Vendeur de t-shits Qanon dans le New Hampshire. Crédit photo : Marc Nozell (CC BY 2.0)

Les théories du complot sont bien entendu nourries par des réalités, comme l’affaire Jeffrey Epstein aux Etats-Unis, ou la tolérance pour les pédophiles qui a pu voir le jour après la « libération sexuelle » de 1968, notamment en France (où cette page peu glorieuse semble se tourner depuis quelques mois avec des dénonciations et des poursuites judiciaires contre des personnalités – présumées pédophiles – du « monde de la culture »).

Les campagnes électorales américaines sont censées se dérouler tous les deux ans, mais elles ne sont en réalité jamais totalement terminées et, si elles ont toujours été assez violentes, le succès croissant des réseaux sociaux y décuple aujourd’hui la haine à l’égard des adversaires politiques de tous bords. En effet, si au XXème siècle peu de monde écoutait « l’idiot du village », de nos jours ses théories trouvent un écho important grâce au web. Les réseaux sociaux font malheureusement tourner la tête d’un grand nombre de simples d’esprit, et ils auto-alimentent la haine de certains de leurs membres à l’égard des femmes et hommes politiques.

La réponse à ce problème croissant semble pour le moment être soit dans le chaos, soit dans la censure… une alternative somme toute assez peu réjouissante (2) !


– 1 – Précisons qu’il n’y a pas uniquement des théories du complot « en faveur » de Donald Trump ; certaines autres lui sont hostiles, et il est assez difficile de savoir quel camp politique est le plus décrédibilisé par de telles absurdités.

– 2 – Et tout ça pour une poignée de personnes qui montrent leur Q.  ;-)

Etats-Unis : Qui sont les autres candidats à l’élection présidentielle ?


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