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Ce que Joe Biden a changé depuis qu’il est président des Etats-Unis

Voici les lignes fortes de la politique du nouveau président.

Au moment où il passait la barre des 100 jours à la Maison-Blanche, la côte de popularité du président Joe Biden n’était pas très élevée, c’est le moins qu’on puisse dire. Ces sondages « aux 100 jours » sont réalisés depuis Truman, soit 14 présidents jugés, et ils sont en moyenne à 66% d’approbation de la population américaine après leurs trois premiers mois de présidence. Le pire sondage de popularité fut pour Donald Trump à 42%, suivi de Gerald Ford à 48%… mais le « troisième pire » est Joe Biden avec 52% d’Américains satisfaits. Pour sa défense – comme pour Trump d’ailleurs – il n’est pas évident d’être aux commandes d’un pays touché par la pandémie de covid-19. Non seulement les actions gouvernementales laissent un goût amer pour beaucoup de citoyens, mais les politiques des dirigeants sont souvent beaucoup plus compliquées à comprendre, avec des écarts budgétaires imprévus. Il est évident que la présidence Biden n’aurait pas été la même si la pandémie n’avait pas bousculé les priorités. Le résultat paraît contrasté : l’accélération cet hiver du programme de vaccination restera dans les livres d’histoire comme quelque chose de positif. Mais la très faible création d’emploi (un quart seulement de ce qui était prévu pour le mois d’avril, par exemple), est pour beaucoup un très mauvais signe politique. Il est de toute façon un peu tôt pour émettre des jugements définitifs, alors regardons surtout quelles sont les grandes lignes de l’action présidentielle :

Plans de relance

Les circonstances dramatiques qu’a traversé la planète avec la pandémie de covid-19 a bien évidemment infléchi les politiques américaines, avec des plans à court terme pour aider la protection sanitaire et l’économie, comme par exemple les « stimulus » signés par Trump puis Biden (notamment son « American Rescue Plan » du 11 mars 2021). Mais il y a aussi des programmes à plus long terme comme le American Jobs Plan, constitué d’investissements économiques. En tout, Joe Biden en est à 6000 milliards de dollars de plans : les Etats-Unis sont assez peu habitués à voir tant d’argent public consacré à la politique intérieure.

Economie

Comme promis durant la campagne électorale, Biden a signé un décret pour soutenir les produits manufacturés aux Etats-Unis. Il a surtout mis sur les rails un programme d’investissement dans les infrastructures américaines sensé créer près de 20 millions d’emplois. Ce dispositif comprend une rénovation des réseaux de transports traditionnels (routes, ponts, aéroports, transports publics, et un investissement assez important pour le rail). Il convient de noter que cette politique rappelle un peu celle de (ou promise par) Donald Trump, « America First » (1). Un aspect de cet investissement par Biden est toutefois radicalement différent de son prédecesseur, celui en faveur de la transition vers les voitures électriques, avec un objectif d’arriver à zéro émission carbone en l’an 2035. Ce plan favorise aussi le développement au cœur des villes de réseaux de trams et voies pour piétons et bicyclettes.

Trump avait débuté la réindustrialisation du pays, avec certains succès, même si la part de l’emploi industriel n’avait pas vraiment décollé par rapport au reste. Joe Biden semble aussi intéressé par la réindustrialisation mais moins vers l’industrie lourde et, ainsi, plus orientée vers les nouvelles technologies, entre autres liées à l’environnement.

Le salaire horaire des travailleur contractuels du gouvernement fédéral (les personnes qui ne sont pas fonctionnaires) passera à partir de mars 2022 de 10,95$ à 15$. En 2025, Joe Biden prévoit un salaire horaire minimum à 15$ pour tous les Américaines.IEnergie

En conséquence le réseau électrique et les énergies renouvelables vont être accentuées, alors que le mot « pétrole » ne rime plus avec le mot « futur ». La construction de l’oléoduc Keystone a ainsi été arrêté dès le premier jour de la présidence Biden.

International

Il était attendu que Joe Biden reprenne la tête des négociations internationales là où il le pouvait, et son retour dès le premier jour de sa présidence dans les « Accords de Paris pour le Climat » en aura été le symbole fort. S’il n’a jamais caché être interventionniste, néanmoins Joe Biden n’avait pas encore montré fin mai de grandes velléités en la matière, notamment en ce qui concerne les zones de tensions, à commencer par l’Ukraine, Taïwan, ou bien évidemment le conflit israélo-palestinien. Biden a même confirmé qu’il retirait les troupes d’Afghanistan, ce qui a surpris un grand nombre de ceux qui comptent sur un maintien américain pour pacifier ce pays. Plusieurs crient à « l’abandon ».

Voir notre article sur les enjeux du leadership international américain

Une de ses positions a bien plu à l’international : Joe Biden s’est déclaré favorable à une levée de la propriété intellectuelle sur les vaccins contre la covid-19, afin qu’ils puissent être « copiés » à l’étranger. Mais au final les sociétés pharmaceutiques devraient avoir le dernier mot…

Sécurité :

– La lutte contre le piratage informatique devrait être une ligne budgétaire de plus en plus épaisse dans les années à venir, et ce pour tous les pays du monde, y compris bien entendu les Etats-Unis. A un point où il devient important de le mentionner.

– Frontières : Lors de son inauguration, Biden avait décrété une pause de cent jours sur les déportations. Mais quatre jours plus tard l’Etat du Texas avait obtenu de la justice que ce décret soit abrogé.

La construction du « mur » avec le Mexique a été définancé, mais il se poursuit par endroits. Un nombre important d’immigrés a passé la frontière avec le Mexique, notamment des enfants non-accompagnés. Au niveau des cas particuliers envers certains pays étrangers, la politique d’immigration a partout été assouplie, par exemple avec le fameux « travel ban » à l’encontre de plusieurs pays musulmans qui a été levé. Les Vénézuéliens peuvent désormais recevoir l’asile politique en masse, et on peut encore citer le renouvellement du « DACA », politique protégeant les immigrés arrivés aux USA étant enfant (connus sous le nom de « dreamers ».

– Réforme de la police : malgré le slogan appelant à « définancer la police » toute l’année dernière, il n’en a pas été ainsi, en tout cas sur le plan national. La criminalité est toujours très élevée dans certains endroits (comme Chicago). Depuis le meurtre de George Floyd par un policier, un projet de loi traine dans les chambres. Il comprend des dispositions qui établiraient une norme nationale pour le fonctionnement des services de police, visant à éviter les bavures. Car jusqu’à présent les polices américaines sont locales, il convient de le rappeler, avec des réglementations totalement différentes et parfois dénoncées pour leur « manque de sang froid » ou leur « racisme ».

– Il devrait y avoir prochainement une offensive gouvernementale contre la vente d’armes de guerre aux civils.

– Sécurité électorale : Démocrates et Républicains sont peu en accord sur le sujet. Joe Biden cherche apparemment à lutter contre les découpages électoraux, alors que les Républicains ont dénoncé des « fraudes électorales » durant la dernière élection présidentielle. Il est assez désolant qu’il n’y ait pas eu un programme bipartisan sur ce domaine de la sécurité électorale, afin que les procédures démocratiques ne puissent plus être critiquées à l’avenir.

Egalité 

Confronté à une vague plus qu’irrationnelle de haine anti-asiatique, Joe Biden a comme prévu avancé quelque étapes dans la lutte contre les discriminations, comme par exemple en renforçant la politique « anti-biais » dans l’octroi des contrats fédéraux, y compris, donc, de manière un peu plus favorables aux minorités. En clair : les entreprises dirigées par des minorités pourront gagner plus facilement aux marchés publics fédéraux.

Sur ce volet de la lutte contre les discriminations, certains progressistes en attendaient plus, notamment le mouvement « woke ». Ca viendra peut-être.

Impôts

Il faut bien financer toute cela : Joe Biden a appelé le Congrès à augmenter les taux d’imposition des sociétés de 21% à 28% (Trump l’avait baissé en 2017 de 35% à 21% via la loi « TCJA »). 

– 1 – D’ailleurs, l’administration Biden ne semble pas non plus pressée de lever les tarifs douaniers érigés par Trump contre la Chine. Le déficit commercial ne s’est pas amélioré entre temps.

Les Etats-Unis sont-ils en train de disparaître de la scène internationale ?


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