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Miami : Entretien avec les fondateurs de la Maison de la France et de l’Europe

Elle doit ouvrir ses portes très prochainement sur Biscayne Boulevard

Un grand bâtiment ouvre fin avril ou début mai sous le nom de « Maison de la France et de l’Europe » dans l’Upper East Side de Miami. Comme il s’agit d’une initiative privée, certaines personnes s’interrogeaient dans la communauté pour savoir comment un centre d’une telle envergure allait pouvoir être financé. Réponse : le modèle économique de cette Maison n’est pas lié à la culture, comme d’autres structures, ce que plusieurs personnes avaient initialement cru. Elle accueillera et suscitera des événements culturels, mais son business modèle est d’accompagner des entreprises, des institutions ou collectivités qui ont pour projet de s’étendre Outre-Atlantique. Rencontre avec ses  fondateurs : Paul Bensabat, Sandrine Mehrez-Kukurudz et Rod Kukurudz (Sandrine Bensabat n’était pas à cette entretien mais est également fondatrice).

Leur site internet : www.mdfe.org

Nous avions annoncé l’ouverture dans cet article

Miami : une immense « Maison de la France et de l’Europe » va ouvrir en avril

LE COURRIER DES AMERIQUES : L’info concernant l’ouverture de votre Maison s’est répandue très rapidement à Miami avec beaucoup d’interrogations sur les objectifs…

Paul BENSABAT : Nous avons mis un an à conceptualiser le projet, donc ce n’est pas forcément facile à comprendre quand on n’est pas dans le domaine économique, d’autant que c’est un projet unique au monde. Le voici : il y a des entreprises, des artistes, des collectivités en France, ou en Europe ou dans la francophonie – comme le Québec – qui souhaitent s’implanter, se développer, sur le marché américain. Pour cela, elles peuvent actuellement trouver un certain nombre de partenaires. Mais on s’est rendu compte que ce n’était pas suffisant : personne n’offre une panoplie de services qui englobe de A à Z tout ce dont ils ont besoin. Avec la Maison de la France et de l’Europe nous allons leur apporter clé en main tous les services d’accompagnement et d’accueil. Nous le ferons en collaboration avec les autres structures qui sont toutes les bienvenues, que ce soit Business France, les chambres de commerce…

Rod KUKURUDZ : Avec nos expériences respectives, nous savons ce dont les entreprises ont besoin : de rencontrer des décideurs, des acheteurs, des investisseurs, des influenceurs…


Interview en vidéo à la Maison de la France :


LE C.D.A : Est-ce que ce sera facile de les informer à l’étranger de telles possibilités d’accueil ?

Rod KUKURUDZ : Nous ferons fonctionner nos réseaux d’influence en France, avec les entreprises comme avec les institutions. Mais je ne vous cache pas que c’est vraiment la première fois qu’on reçoit comme ça des demandes, des interpellations, alors même que nous n’avons pas commencé !

Paul BENSABAT : Ca va prendre un peu de temps à se faire connaître – ce ne sera pas facile à mettre en place – mais les retours sont déjà exceptionnels. Vous savez, au niveau des grands marchés commerciaux, si vous comparez la stabilité actuellement sur les marchés Russe et Chinois avec la stabilité aux Etats-Unis, je pense que les Européens vont vite choisir où il est préférable d’exporter. Nous avons des armes incroyables pour nous développer ici, et nous avons conçu un outil exceptionnel pour cela.

Sandrine MEHREZ KUKURUDZ : Nous sommes aussi pressés d’accompagner des success stories ; ça nous tient vraiment à cœur. Nous avons par le passé permis à des entreprises de se développer ici, et nous en sommes très fiers ; ça nous motive.

LE C.D.A : Vous avez tous les trois beaucoup travaillé à New-York comme à Miami… pourquoi privilégier Miami en tant que porte d’entrée des entreprises sur le territoire américain ?

L'intérieur de la Maison de la France et de l'Europe (et la terrasse sur le toit)
L’intérieur de la Maison de la France et de l’Europe (et la terrasse sur le toit)

Rod KUKURUDZ : Oui, Sandrine et moi nous avons encore une partie de nos activités à New-York donc je peux vous en parler. Nous avons nos bureaux dans une tour de 19 étages près de Penn Station à Midtown, et dans cette tour nous ne sommes que cinq personnes toute la journée ! Le soir quand on sort du bureau on se retrouve dans des conditions pénibles, d’insécurité…

Paul BENSABAT : New-York est une ville résiliente, mais c’est vrai que les bureaux y sont occupés à 20 ou 25% et les commerces plongent à cause de ça, car ils étaient fréquentés par les employés des bureaux. Le télétravail a changé beaucoup de choses.

Rod KUKURUDZ : En parallèle, j’avais toujours considéré que Miami se développait de manière cyclique, mais aujourd’hui c’est différent. Miami se développe de manière rapide et ça ne s’arrêtera plus. Ca s’est accentué durant la pandémie, avec l’arrivée d’entreprises de la tech, de grands groupes, d’une forte immigration… et tout cela est cumulé aux avantages qu’a toujours possédé Miami : au carrefour des Amériques, avec une qualité de vie importante et des avantages fiscaux. Ici il y a un « boom » et ça se voit de plus en plus.

LE C.D.A : Y compris vu d’Europe ?

Rod KUKURUDZ : Un tel déplacement de population et d’activité ne passe pas inaperçu, aussi bien pour Miami que, d’ailleurs, pour Austin au Texas.

La Maison de la France et de l'Europe à Miami
La Maison de la France et de l’Europe à Miami

LE C.D.A : Et il y aura donc, aussi, une partie culturelle dans votre Maison ?

Sandrine MEHREZ KUKURUDZ : Oui, par delà l’aspect business, nous souhaitons avoir une Maison chaleureuse qui sera décorée comme une maison française et européenne, où les gens pourront acheter des livres, avoir des rendez-vous de la communautés, des petits-déjeuners, des rendez-vous thématiques, un même un terrain de pétanque !

Paul BENSABAT : Nous souhaitons que ce soit un point de fédération pour la communauté française à Miami. Notre but c’est d’aider tout le monde. C’est le côté communautaire que nous souhaitons apporter, avec un état d’esprit un peu « il se passe toujours quelque chose à la Maison de la France ». Par exemple, si on peut aider des assos à organiser un déjeuner, c’est très bien.

Bien sûr notre cœur d’activité c’est d’être une force de frappe pour les entreprises. Mais pas seulement.


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