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Donald Trump est candidat à la Présidentielle de 2024 (et en tout cas à la primaire républicaine)

L’ancien président Donald Trump (2017-2021) sera candidat à l’élection présidentielle de 2024 et, s’il le faut, à la Primaire afin de départager les candidats Républicains. Il aura alors 78 ans. Fox News a annoncé que l’ex-président avait rempli les papiers de candidature, et ce quelques minutes avant que M. Trump ne fasse sa déclaration de candidature le 15 novembre au soir à sa résidence de Palm Beach (Floride), la célèbre « Mar-a-Lago ». Pour le moment il est le seul candidat républicain, mais… ça pourrait ne pas durer (voir plus bas).

Le président sortant, Joe Biden (qui avait battu Trump en 2020) a aussi annoncé qu’il serait probablement candidat. Il aura 81 ans au moment de l’élection.

Donald Trump n’a jamais admis sa défaite de 2020 et maintient toujours que l’élection avait subi des irrégularités dans plusieurs Etats clés. Il s’agirait alors d’une revanche pour lui sur son opposant qu’il avait surnommé « Sleepy Joe ».

Donald Trump est candidat à la Présidentielle de 2024 (et en tout cas à la primaire républicaine)
Donald Trump annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Donald Trump a commencé par ces mots : « America’s come back starts right now !». Il dit que l’Amérique n’avait jamais été aussi forte à tous les niveaux quand il a quitté la présidence. Et il commente de manière négative les deux premières années de son successeur. « Le monde était en paix et notre pays sur les rails pour un futur incroyable. J’ai tenu mes promesses », dit-il en soulignant que Joe Biden avait de nouveau impliqué les Etats-Unis dans les guerres. Bien sûr il évoque l’inflation « qui est prévue pour empirer », l’augmentation du prix de l’essence… « Désastre en Afghanistan, peut-être le plus embarrassant de notre histoire » (…) « et l’Ukraine, qui ne serait jamais arrivé si j’avais été votre président – et même les Démocrates l’admettent ! » (…) « Maintenant on a un président qui s’endort durant les conférences internationales, qui remercie le mauvais pays, avec le nom d’un pays d’un autre continent. (…) Nous sommes ici ce soir pour déclarer que nous ne sommes pas obligés de continuer sur cette voie. (…) L’Amérique a été grande et elle va redevenir grande. » Donald Trump critique la politique énergétique, la gestion de la covid, la criminalité, la sécurité des frontières, les rapports avec la Chine : il s’agit d’un discours très généraliste (et très critique). Il se félicite d’avoir fait gagner la Chambre des Représentants. « Le Parti Républicain aurait dû faire mieux ? C’est vrai, mais les citoyens de ce pays n’ont pas encore senti à quel point ce pays est mal dirigé. Mais en 2024 ils vont vraiment le sentir. 2024 ? Etes vous prêts ? Parce que je le suis aussi ! Pour le Congrès nous avons gagné 5 millions de plus de votes que les Démocrates, un écart jamais arrivé auparavant. (…) Pour rendre l’Amérique de nouveau grande, j’annonce ma candidature à l’élection présidentielle. (…) On ne peut plus rester silencieux. (…) L’establishment de Washington veut faire taire votre voix. Je serai votre voix. (…) Entre aujourd’hui et le jour de l’élection, je vais combattre comme personne n’a jamais combattu avant, et nous allons défaire la gauche radicale. » (…) Ce n’est pas ma campagne, c’est notre campagne. (…) En deux ans, l’administration Biden a détruit l’économie américaine. Nous allons la reconstruire. Nous l’avons fait avant la covid, et de nouveau après la covid, et on va le refaire. »

« Je n’avais pas besoin de ça, j’avais une vie facile. Mais on doit tous soutenir les travailleurs et familles de ce pays. » (…) Qui aurait cru qu’un jour on aurait à défendre les droits parentaux« , assure Donald Trump dans une attaque contre le wokisme.

Donald Trump avait annoncé un peu plus tôt sur son réseau Truth Social, de la manière (modeste !) qui le caractérise que, « aujourd’hui va se révéler comme l’une des journées les plus importantes de l’histoire de notre pays !« 

Mike Pence pas certain de son choix

Vice-président de Trump durant deux mandats, Mike Pence a assuré ce soir sur Fox News qu’il laissait le temps au temps avant de prendre sa décision. « J’espère que des différents choix vont arriver pour une différente ère (…) On va prendre le temps de réfléchir, durant les fêtes en famille. J’ai confiance dans les primaires républicaines. » Il défend ses choix de l’époque : « Donald Trump était le seul à pouvoir gagner contre Hillary Clinton en 2016. J’ai confiance : les Républicains choisirons bien durant la Primaire. » . Mike Pence défend son bilan avec Trump mais à propos de l’émeute du 6 novembre, il est un peu amer et, parlant de Trump : « il avait décidé d’être une partie du problème, j’ai décidé d’être une partie de la solution ».

Donald Trump était venu soutenir Marco Rubio à Miami en début de mois de novembre.
Donald Trump était venu soutenir Marco Rubio à Miami en début de mois de novembre.

« Too big to fail »

Du point de vue de la stratégie électorale, cette annonce de candidature deux ans avant l’élection n’est pas forcément à son avantage. Mais Trump joue la stratégie du « too big to fail » (trop gros pour défaillir). Plusieurs instances judiciaires américaines s’intéressent à lui, et il a été convoqué pour répondre de l’émeute au Capitole le 6 janvier 2021, alors que ses partisans contestaient ce jour-là justement la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Trump refuse actuellement de se rendre à la convocation, or son ex-conseiller Steve Bannon a été condamné à une peine de prison pour avoir précisément refusé de s’y rendre. En étant le seul (ou principal) candidat de l’opposition à être candidat à l’élection présidentielle, Donald Trump rend ridicule toute tentative de condamnation judiciaire : en démocratie il est assez difficile de s’en prendre au seul (ou principal) opposant : trop gros pour tomber !

Donald Trump par Michael E. Hamiltondurant la foire d'art contemporain Red Dot dans le quartier de Wynwood à Miami.
Donald Trump par Michael E. Hamilton, durant la foire d’art contemporain Red Dot dans le quartier de Wynwood à Miami.

D’autres républicains pourraient se lancer contre lui

Mais avant de pouvoir être candidat, à la Présidentielle Donald Trump va devoir remporter la primaire républicaine. Et ça ne va pas forcément être si facile. Une évidence après les élections de Midterms (qui se sont déroulées le 8 novembre dernier), si Donald Trump croyait avoir « asséché le marécage » (comme il le disait) au Parti Républicain, ce n’était qu’en apparence. Certes, les néo-conservateurs et certains centristes ont quitté le G.O.P, dès la fin de l’année 2016. Ceux qui résistaient à Trump ont été aplatis et éjectés du parti. Mais il y a aussi tous ceux qui se sont tus pendant 6 ans, mais attendaient sagement de pouvoir planter leurs couteaux dans le dos de Trump au meilleur moment. Le résultat des midterms est ce moment : les sondages annonçaient une victoire républicaine massive… qui n’est pas arrivée.

Un certain nombre des candidats mis en place par Trump ont été défaits, mais au final, s’il n’y a pas eu de « vague rouge », le Grand Old Party va toutefois remporter la Chambre des Représentants, même si l’égalité de sièges au sénat est en leur défaveur (c’est la voix de la vice-présidente (démocrate) qui fait la majorité au sénat). Le résultat est donc assez contrasté, y compris pour Trump. En tout cas ça ne l’empêche pas de se lancer à la Présidentielle, chacun peut le constater !

En candidats potentiels contre lui durant la Primaire républicaine, il y a surtout l’actuel gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui a une bonne côte de popularité, et apparaît dorénavant devant Trump dans de récents sondages. Le nom de l’ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, sort aussi parfois, un peu plus bas dans les sondages.

Voir notre article sur la victoire écrasante de DeSantis en Floride

Trump ne fait pas l’unanimité, mais chacun sait qu’il a des capacités de « showman » assez supérieures à d’éventuelles concurrents, et des facilités financières pour faire campagne.

Par ailleurs, les Républicains Floridiens se sentent des ailes : l’ancien gouverneur Rick Scott a annoncé aujourd’hui se présenter contre Mitch McConnell pour être le chef de la minorité républicaine au Sénat.


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