Le gouvernement US avertit les détenteurs de « cartes vertes » mais aussi les citoyens naturalisés

Une mise en garde officielle publiée début juillet 2025 par le Customs and Border Protection (CBP) a déclenché une vague de préoccupations parmi les détenteurs de carte verte (résidents permanents). Dans un message sur X, l’agence a rappelé que posséder une carte verte est un privilège, pas un droit, et que toute infraction — même ancienne ou mineure — peut entraîner la révocation de ce statut, voire une détention obligatoire à l’entrée du pays.
Peu après, un mémo interne daté du 11 juin 2025, signé par Brett Shumate, assistant procureur général du U.S. Department of Justice (DOJ), établit une priorisation des cas de dénaturalisation. Le département vise désormais tout citoyen naturalisé lié à des infractions graves : crimes de guerre, terrorisme, trafic de drogue, fraude (y compris aux programmes fédéraux), violences sexuelles, ou dissimulation de délits sur le dossier de naturalisation.
Cette directive s’inscrit dans une volonté de faire de la dénaturalisation l’une des cinq priorités majeures du DOJ, aux côtés de la lutte contre la discrimination ou la protection des femmes et enfants. Certains critiques — avocats en immigration, défenseurs des droits civiques — estiment que les critères sont trop vagues, ouvrant la porte à des abus ciblant potentiellement des millions de naturalisés pour des infractions survenues après leur naturalisation, ce qui sortirait du cadre légal traditionnel définissant cette peine.
Autre cas significatif, celui d’Elliott Duke, citoyen britannique naturalisé américain, récemment déchu de sa citoyenneté pour avoir dissimulé des délits passés liés à la pornographie enfantine, conformément aux priorités définies par le DOJ.
Les autorités américaines resserrent ainsi les contrôles à l’entrée du pays pour les résidents permanents légaux, tout en élargissant la portée des procédures visant à révoquer la nationalité des citoyens naturalisés. Ces mesures affectent désormais tous les individus concernés, sans distinction entre infractions anciennes ou contemporaines, déclenchant une réaction inquiète de la société civile.
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