Olivier Monard : « Les entreprises françaises continuent d’arriver sur la Space Coast »
Olivier Monard est vice-président de FABCO (1) pour la Space Coast (région de Canaveral-Melbourne). Diplômé en ingénierie mécanique, il a fait toute sa carrière dans l’aéronautique et il suit le développement de ce secteur.
LE COURRIER DES AMERIQUES : Donc il y a de grandes nouveautés sur la présence française sur la Space Coast ?
Olivier Monard : Oui, par exemple il y a quelque temps c’est Aura Aero qui s’est installée à Daytona. Il s’agit d’une société toulousaine qui crée des petits avions à hélice. Ils ont créé une manufacture et un partenariat avec l’Embry-Riddle Aeronautical University de Daytona. Le but c’est de créer un avion avec de faibles émissions de carbone. Ils ont actuellement trois modèles en vente d’avions biplaces de type « entraînement acrobatique ». Ils se démarquent en ce moment sur un projet de création d’avion électrique, un avion régional de 19 places.
LE C.D.A : C’est nouveau les avions électriques ?
Olivier Monard : Pas vraiment, en 2024 il y avait le Volocopter, un biplace sur le créneau de la mobilité urbaine. J’avais été approché par le comté d’Orange pour ça, pour savoir s’il y avait un intérêt. Mais il y a surtout beaucoup de nouveautés chaque année sur les avions qui utilisent du carburant plus propre. Mais il y a tellement à dire sur les technologies qui se développent. On pourrait parler aussi des supersoniques, avec Boom qui envisage de commercialiser vers 2030 ses premiers vols. Aerion était concurrent de Boom pour faire un avion commercial, mais ils ont arrêté…
LE C.D.A : Et c’est Dassault qui a récupéré le site…
Olivier Monard : Oui Dassault Falcon Jet vient d’ouvrir le 14 octobre à l’aéroport de Melbourne un « MRO » (Maintenance Repair and Overhaul) En gros c’est un garage pour leur flotte. Il ne faut pas oublier que les USA sont le terrain n°1 pour l’aviation d’affaire. Dassault emploie 2500 personnes aux USA et ici l’ambition c’est d’avoir 400 emplois à plein temps.

LE C.D.A : Et il y a Lhers ?
Olivier Monard : Ils viennent aussi de Toulouse, et sont en train de s’installer à Titusville. Ils font des pièces, de l’usinage, pour des projets aéronautiques et spatiaux. Ils ont créé leur division US pour continuer à travailler avec Airbus.
LE C.D.A : Un mot sur Artemis ? Est-ce que ça va sur la Lune ou est-ce que ça va… dans le mur ? Il y a beaucoup de retard !
Olivier Monard : Ce ne sera qu’un avis personnel : les Américains, on peut les critiquer sur tout ce qu’on veut, mais ils mettent les moyens pour réussir leurs grands projets. A la fin de la journée ils y arrivent ! Que ce soit le secteur privé ou le secteur public, ils investissent à fond sur Artemis. Ils l’ont fait sur la lune il y a 60 ans, alors certains se demandent : « pourquoi ont-ils du mal aujourd’hui » ? Parce qu’il n’y a plus la transmission des personnes formées à l’époque des fusées Apollo. Le projet est aussi très complexe, colossal. Donc oui il y a du retard et des surcoûts. Mais ils y arriveront. Il y a une fierté de la NASA aux USA, c’est un symbole important. Ca apporte aussi de l’émulation, de la compétition, Space X, la capsule de Boeing, Blue Origin… A UCF il y a des simulations d’habitation sur la Lune etc… Le travail de renouvellement de l’air, de l’alimentation lors de longs séjours dans l’espace, etc… Le développement de ces technologies ça va servir à tout le monde !
- 1 – FABCO : French American Business Council – www.fabco.us
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