Amelia Island : une île magnifique dans le nord-est de la Floride

Voici un petit bijou à connaitre à l’extrémité nord de la Floride : Amelia Island est l’île-barrière qui fait face à la Géorgie, à une cinquantaine de kilomètres de Jacksonville. Sur Amelia la ville principale est la vieille Fernandina, mais il y a aussi de plus petites communautés le long des vingt kilomètres que compte l’île, pour un maximum de six kilomètres de large. On apprécie aussi et surtout ses belles plages de sable blanc et ses parcs naturels. Ici les marécages ressemblent déjà à ceux qui bordent la Géorgie et les Carolines : de grandioses mers d’herbes ; des savanes qui donnèrent son nom à la ville voisine (Savannah). Kayak, bateau, vélo, pêche : toutes les activités autour de la nature sont très appréciées !

Notre guide de voyage en vidéo sur Amélia Island :

Valeur touristique : ouhhhhh c’est beau ! Certes un peu isolé, mais c’est peut-être ce qui fait son charme. Si vous êtes déjà resté trois ou quatre semaines en Floride, il faut la mettre programme (ou bien si vous passez sur l’autoroute I95) ça vaut le coup de s’arrêter. Pour être plus clair : le nord-est de la Floride n’est pas sur les circuits touristiques en 10-15 jours. Mais si Amelia était dans la région de Miami ou d’Orlando, on vous dirait tout de suite d’aller la visiter…

Précision : il PEUT faire un peu froid durant l’hiver dans le nord de la Floride…

Conseil : vous pouvez la visiter en même temps que Jacksonville et les îles de la Timucuan preserve. Ou bien avec les Golden Isles de Géorgie.

Voir aussi nos pages :

Guide de Jacksonville –  Guide de la FlorideGuide de la Géorgie

Un peu d’histoire pour commencer !

Ce sont les Français qui furent les premiers européens à découvrir en 1562 l’île qui deviendra « Amelia », Jean Ribault la baptisant pour sa part « l’île de Mai » (Ils avaient également nommée « Rivière de Mai » l’actuelle « St John’s River » plus au sud.) Mais Ribault et la colonie française de Fort Caroline furent exterminée par les Espagnols en 1565. Ces derniers prirent pied rapidement sur Amelia, déplaçant les populations autochtones qui peuplaient l’île jusqu’à leur arrivée. Il y eut toutefois huit drapeaux différents sur Amélia, puisqu’elle fut ainsi française et espagnole, mais aussi britannique, Patriote révolutionnaire, confédérée, et bien évidemment américaine. Il en manque deux des drapeaux : ceux des deux républiques pirates de 1817. Aujourd’hui encore, partout où vous allez sur l’île, vous pouvez voir que son symbole principal – y compris celui du lycée – est un pirate… et que ce pirate est tout-à-fait français !

Galerie photos : vieilles maisons dans le centre de Fernandina Beach :

The Republic of the Floridas

A la frontière entre les Etats-Unis et le monde hispanique – qui commence en Floride – au début du XIXe siècle Amelia est devenue une sorte de « no man’s land juridique » à mesure que les Espagnols ont du mal à défendre leur empire américain face aux assauts des indépendantistes. L’écossais Gregor MacGregor est de ceux qui ont rejoint en 1812 Simon Bolivar et les révolutionnaires du Venezuela. Plus tard, le 29 juin 1817, MacGregor prend d’assaut la forteresse d’Amelia Island avec l’aide de 150 boucaniers. Alors que les Espagnols s’enfuient sans combattre, MacGregor hisse un drapeau blanc orné d’une croix verte, celui d’une « République des Florides » qui durera jusqu’au 4 septembre suivant, date à laquelle MacGregor juge qu’il est plus prudent de déguerpir à son tour sans attendre les représailles. Parmi ses improbables aventures américaines, on retrouvera plus tard Gregor MacGregor en Amérique-du-Sud où il s’est autoproclamé « Sa Majesté l’Inca de Nouvelle Grenade ».

Amelia Island.
Crédit photo : www.AmeliaIsland.com
Autoportrait de Louis-Michel Aury
Autoportrait de Louis-Michel Aury

Louis-Michel Aury

Peu de temps après le départ de MacGregor, toujours en 1817, un autre révolutionnaire prend Amelia Island d’assaut : le Français Louis-Michel Aury à la tête de 300 hommes dont bon nombre d’ex-esclaves, surnommés « les nègres d’Aury ». Louis-Michel Aury avait quitté Paris comme mousse à l’âge de 14 ans. Des années plus tard, après avoir acheté son propre bateau, il était devenu amiral de Bolivar, mais s’était ensuite fâché avec le grand « libertardor ». C’est pour ça qu’Aury est assez peu cité dans les livres d’histoire : elle fut écrite par les vainqueurs ! Ensuite Aury s’était mis au service des révolutionnaires mexicains et c’est d’abord en leur nom qu’il avait pris Amelia en 1817. Puis il s’était proclamé « commandant en chef des Florides », en avait déclaré l’indépendance, sous l’autorité d’un « Conseil Suprême des Florides ». Il avait fait voter une constitution et appelait les Floridiens à combattre la domination espagnole partout dans la péninsule. Durant tout ce temps, Aury a fait flotter sur Amelia le drapeau des indépendantistes mexicains. Apparemment Aury était au moins en partie financé par MacGregor.

L’histoire de Louis-Michel Aury mériterait vraiment un grand travail de recherche scientifique (avant une adaptation hollywoodienne !). Il est décrit au musée de Fernandina comme un négrier un peu libertaire, ce qui est tout à fait contradictoire. Il nous apparaît qu’il a servi, alors qu’il était adolescent, sur des navires qui exerçaient effectivement le trafic d’esclaves venant des Antilles françaises et entrant illégalement aux Etats-Unis via les pirates français de La Nouvelle-Orléans (l’esclavage était toujours légal aux USA, mais l’importation d’esclaves était illégal). Mais la suite de l’histoire de Louis-Michel Aury montre son obsession libertaire : il a été de tous les combats dans à peu près tous les pays souhaitant se libérer de la couronne espagnole. Il se peut aussi et surtout qu’Aury ait signé des lettres où il se déclare comme « pirate » afin de faire peur à ses adversaires.

Mais revenons à Amelia. Vers la fin de l’année 1817, les Espagnols n’en peuvent plus, à la fois de la volonté américaine de s’emparer de « la Florida », mais aussi de tous ces pirates français présents dans ce qui était à l’époque un ensemble de marécages. Les Espagnols avaient des territoires stratégiquement bien plus importants à défendre, et ils ne pouvaient pas se douter que deux siècles plus tard Miami Beach compterait des discothèques aussi fameuses que celles d’Ibiza ! Le 23 décembre 1817, Louis-Michel Aury devance l’imminente invasion américaine et cède l’île aux troupes du président Monroe. Il restera encore deux mois sur Amelia – pas spécialement désiré par les Américains – le temps de préparer son départ vers d’autres incroyables aventures révolutionnaires. ¡Ay, Caramba! ! Les Espagnols n’en peuvent plus et ils cèdent toute la Floride aux Etats-Unis deux mois plus tard.

Moi, Louis-Michel Aury, pirate français, amiral de Bolivar, roi de Floride et… totalement inconnu !

Visiter la ville de Fernandina Beach

Fernandina est la première ville érigée sur l’île d’Amelia et elle est aujourd’hui toujours la plus importante, située au nord d’Amelia. La première ville de Fernandina est toutefois plusieurs kilomètres plus au nord de l’actuel centre : on peut encore y voir quelques belles maisons avec une jolie vue sur la mer.

Photos de Old Fernandina :

Mais l’actuelle Central Street de Fernandina, avec son port, est ce qui attire le plus les touristes, avec bien entendu les plages et les parcs alentours. L’actuel centre de Fernandina fut ainsi déplacé ici au XIXe siècle afin d’être connecté au port et au chemin de fer. D’une part il y a des dizaines de boutiques sympathiques à visiter sur Central Street, mais aussi de nombreuses maisons aux alentours qui sont autant de monuments historiques à la gloire de la vie dans le sud, avec les fameux porches sculptés de bois blanc où chacun vient prendre l’air en fin de journée.

Central Street, la rue principale de Fernandina Beach
Central Street, la rue principale de Fernandina Beach

Fernandina est clairement la petite ville la plus sympathique dans les environs de Jacksonville. Sur Central Street il y a de fameux glaciers, chocolatiers, restaurants, des galeries d’art et des bars avec musique live partout, dont The Palace : ouvert en 1903, c’est le plus ancien bar de Floride !

Il y a un Welcome Center dans la vieille gare près du port. Prenez ici (ou au musée) une carte pour localiser les vieilles maisons.

Il y a deux industries assez anciennes et toujours présentes à Fernandina : les jolis bateaux des crevettiers, mais aussi trois papeteries qui transforment les palmiers en papier !

www.ameliaisland.com

Le centre de Fernandina étant très très très touristique… on a préféré aller dans les restaurants sur les plages (car sur les plages il y a aussi des locaux, pas que des touristes), et on a tenté Shucker’s, de l’autre côté du pont d’accès à Amelia, qui est effectivement beaucoup plus fréquenté par les locaux qui viennent y écouter de la musique.

Amelia Island History Museum

C’est un petit musée, très rapide à visiter, mais qui vous permet de vous immerger dans le passé et voir à la fois des représentations de pans d’histoires totalement disparues, comme la vie à l’époque des tribus « indiennes » puis celles des différents colons et pirates qui vécurent ici, et enfin de la « civilisation du tourisme de masse ». Le musée est dans l’ancienne prison du comté de Nassau, datant de 1938 : on peut encore y visiter une cellule !

www.ameliamuseum.org

Les plages d’Amelia

« Main Beach » est à 5 minutes du centre de Fernandina, mais des plages il y en a sur toute la façade Atlantique. Il y a des hôtels et maisons en location partout, avec des restaurants sympas, comme par exemple The Sandbar où il est possible de déjeuner ou dîner les pieds dans le sable.

Plage sur Amelia Island Crédit photo : www.AmeliaIsland.com

Les plages les plus spectaculaires et naturelles sont toutefois au nord, dans le Fort Clinch State Park : les baigneurs vont plutôt sur la partie Atlantique, mais il y a aussi beaucoup de « ramasseurs de dents de requins » juste devant le fort. Il y a aussi un très beau « Amelia Island State Park » situé à l’extrémité sud de l’île. Vous pouvez circuler en voiture sur la jolie plage de sable blanc… si vous avez quatre roues motrices !

On trouve aussi pas très loin « la dune la plus haute de Floride ».

Photos de Main Beach :

American Beach

Au sud d’Amélia, cette communauté fut longtemps fréquentée par les Afro-Américains qui pouvaient ici venir tranquillement à la plage, sans souffrir des affres de la ségrégation. Sur le site un musée raconte les pages heureuses et douloureuses de cette histoire :

www.allewismuseum.org

Fort Clinch State Park

Dire que c’est beau… ce ne serait pas assez : le site de Fort Clinch est merveilleux. Le fort en lui même n’est pas forcément le plus beau, mais el cadre naturel est incroyable. La route d’accès sous la canopée d’arbres à barbe est spectaculaire.

On peut s’arrêter voir un point de vue sur la mer d’herbes d’Egan’s Creek.

Vue sur Egan's Creek dans le Fort Clinch State Park
Vue sur Egan’s Creek dans le Fort Clinch State Park

Puis pour un joli (et facile) « nature trail » : un itinéraire de 45 minutes de marche à travers la foret et les bayous. On a pu y voir un alligator.

Comme dit précédemment, il y a une plage au pied du fort, et une autre fréquentée par les baigneurs sur l’Atlantique. Les deux sont à voir : magnifiques.

– Photos de la plage sur l’Atlantique :

Il y a souvent des reconstitutions militaires dans le fort qui est désormais un musée et est parfaitement préservé, avec la possibilité de visiter tous les bâtiment, restaurés tels qu’ils étaient durant la Guerre Civile.

Les premières fortifications sur le site ont été érigées par les espagnols en 1736. Le fort actuel a été construit par les Etats-Unis en 1847, trente ans après avoir « récupéré » la Floride. Lorsque le Sud a fait Sécession en 1861, le fort était donc « confédéré ». Mais en 1862, le général Robert E. Lee décidé que les troupes seraient plus utiles au front plutôt que dans cette forteresse. Quand les « rebels » ont quitté le fort, des cuirassés yankees arrivaient justement sur la rivière. Voyant un train quitter Fernandina, les bateaux réussirent à tirer sur le train et à l’endommager.

www.floridastateparks.org/fortclinch

– Photos du Fort Clinch et de sa plage (lors de notre passage il y avait la présence d’une reconstitution de l’armée fédérale américaine durant la Guerre de Sécession) :

Faire du kayak sur Amelia Island

La société Amelia Island Kayak organise différentes visites guidées en kayak : on a choisi de faire la Lofton River, et c’était magnifique, assez facile, jusqu’à un vieux pont de chemin de fer. Tortues et alligators au programme, sur cette « black water », une eau noire dont les tanins ont la propriété de faire fuir les moustiques : une mauvaise nouvelle pour les grenouilles, mais une excellente pour les touristes ! Mark et Amber ont été de magnifiques guides. Ils proposent aussi des tours (un peu plus difficiles) dans la mer d’herbes d’Egan’s Creek ou bien vers Cumberland Island et ses chevaux sauvages.

904-569-9950

www.ameliaislandkayak.com

Egan’s Creek Nature Trail

Egan’s Creek est un gigantesque marécage qui s’étend depuis la mer et profondément à l’intérieur des terres. Des sentiers de randonnées y ont été aménagés. Au nord vous êtes dans la mer d’herbes, alors qu’au sud vous êtes dans la forêt. Les deux sont très beau (et c’est totalement gratuit), avec des oiseaux qui viennent pêcher… Attention, là aussi, aux gators !

www.fbfl.us/104/Egans-Creek-Greenway

Cumberland Island au coucher du soleil

Juste en face de Fort Clinch, c’est donc la Géorgie, et la première île-barrière qu’on voit de l’autre côté de la rivière s’appelle Cumberland Island. On n’en parlera pas beaucoup car c’est en Géorgie, mais il s’agit d’un Parc National… ce n’est donc pas rien ! Les croisières quittant le port de Fernandina pour le coucher du soleil vous font donc découvrir la côte jusqu’à Fort Clinch (sublime !), près des multiples îles jalonnées de plages de sable blanc. Puis elles traversent la rivière et passent donc en Géorgie, afin d’approcher des plages de Cumberland. La plupart du temps on peut voir plusieurs des 150 chevaux sauvages présents sur cette île, et si vous les voyez, alors vous sentirez un peu de la magie américaine pénétrer votre âme : l’immensité et l’unicité des îles du sud vous saisit. Last but not least : ce serait très étonnant que vous ne puissiez voir des dauphins : nous on en a vu trois fois en une heure. La croisière en ponton est très sympathique et intéressante !

www.ameliarivercruises.com

Faire du cheval sur Amelia Island

Voici un plaisir qu’il est quasi-impossible de réaliser en sud Floride : à Amelia il est possible de faire une promenade à cheval directement sur la plage.

www.ameliaislandhorsebackriding.com

Faire du cheval sur Amelia Island
Faire du cheval sur Amelia Island. Crédit photo : Crawford Entertainment for WWW.VISITFLORIDA.COM

Que faire à proximité d’Amelia ?

Sortir dans le quartier de Five PoInts à Jacksonville, visiter les plages de Big Talbot, ou encore arpenter les paysages magnifiques du Timucuan Preserve (qui inclut la colonie française de Fort Caroline) !

Amelia Island.
Amelia Island. Crédit photo : www.AmeliaIsland.com


 

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