JD Vance : « Ce n’est pas bon pour l’Europe qu’elle soit un vassal sécuritaire permanent des États-Unis »

JD Vance, vice-président des Etats-Unis et ancien vétéran de la guerre en Irak, a exprimé des critiques franches à l’égard de la relation de dépendance entre l’Europe et les États-Unis, en particulier sur le plan de la sécurité, dans un entretien accordé le 14 avril au média britannique UnHerd.
Dans une série de déclarations marquantes, Vance souligne l’importance de repenser les alliances et la dynamique internationale entre les deux continents.
Une vision de l’indépendance européenne
Vance commence par évoquer les propos de Charles de Gaulle, soulignant que, comme le général français, il reconnaît qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’Europe qu’elle demeure un « vassal sécuritaire permanent des États-Unis ». Cette affirmation marque un tournant dans la manière de concevoir les relations transatlantiques, appelant à une Europe plus autonome sur le plan militaire et stratégique.
Le sénateur américain va plus loin en déclarant : « Nous considérons l’Europe comme notre alliée. Nous souhaitons simplement une alliance où les Européens seront un peu plus indépendants, et nos relations en matière de sécurité et de commerce vont le refléter. » Cette prise de position met en lumière l’idée que la relation Europe-États-Unis ne doit pas seulement reposer sur l’unilatéralisme américain, mais qu’elle devrait s’établir sur des bases plus équilibrées.
Les liens culturels entre les deux continents
Malgré ses critiques sur la sécurité, JD Vance n’ignore pas les liens culturels profonds entre les États-Unis et l’Europe. Il affirme : « On ne peut pas séparer la culture européenne de la culture américaine » et ajoute : « J’aime l’Europe ». Ces déclarations témoignent de l’estime qu’il porte à l’histoire et aux valeurs européennes. Plus spécifiquement, il souligne son affection particulière pour certains pays, déclarant que les États-Unis « adorent l’Allemagne » et que « Le président aime vraiment le Royaume-Uni ». Ces propos montrent que, malgré ses divergences sur la politique de défense, Vance reconnaît et apprécie la richesse des liens culturels entre les deux continents.
L’Irak et les erreurs de l’intervention américaine
En évoquant l’invasion de l’Irak en 2003, un événement majeur de l’histoire contemporaine, JD Vance n’hésite pas à remettre en question l’approche américaine. En tant qu’ancien vétéran de cette guerre, il rappelle que « de nombreux pays européens avaient eu raison au sujet de l’invasion américaine de l’Irak ». Cette critique rejoint une réflexion plus large sur la manière dont les États-Unis ont imposé leur volonté sur le monde, sans tenir suffisamment compte des voix européennes.
Vance poursuit en soulignant qu’une Europe plus forte en 2003 aurait probablement permis d’éviter « le désastre stratégique » de la guerre en Irak. Il insiste sur l’importance de renforcer l’autonomie européenne dans la gestion de ses affaires extérieures, notamment en matière de sécurité, pour éviter de telles erreurs à l’avenir.
L’inefficacité de la sécurité européenne
JD Vance ne manque pas de pointer un problème majeur de la défense européenne : le manque de capacités militaires indépendantes. Selon lui, « la réalité est que – c’est brutal à dire mais c’est vrai – toute l’infrastructure de sécurité européenne a été, depuis ma naissance, subventionnée par les États-Unis d’Amérique ». Ce constat met en lumière la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis pour sa sécurité, une situation qui, selon lui, ne peut plus durer si l’Europe veut maintenir sa souveraineté.
Il critique également le manque de moyens militaires en Europe, affirmant que « la plupart des États européens ne disposent pas d’une armée capable d’assurer une défense raisonnable ». Cette absence de force autonome affaiblit, selon lui, la position stratégique de l’Europe dans le monde.
Vers une Europe plus forte et indépendante
Enfin, JD Vance conclut son intervention en insistant sur l’importance de l’autonomie de l’Europe en matière de sécurité : « Ce n’est pas bon pour l’Europe, et ce n’est pas dans l’intérêt de l’Amérique, que l’Europe soit un vassal permanent des États-Unis en termes de sécurité. » Pour lui, un partenariat équilibré entre l’Europe et les États-Unis passe impérativement par une Europe capable de défendre ses intérêts sans dépendre systématiquement de l’aide américaine.
Les récentes tensions entre Trump et l’UE sur le sujet Ukrainien, a aussi provoqué une réaction en ce sens au sein de plusieurs pays d’Europe et une volonté d’accroitre le potentiel militaire des pays et/ou de l’Union.
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