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Marlène l’Américaine : travelling trente ans après le départ de l’ange

« Marlène Dietrich, un nom qui commence par une caresse et s’achève par un coup de cravache ».

                      Jean Cocteau

Isaline Rémy
Un article d’Isaline Rémy

On ne peut pas résumer la vie et l’œuvre de Marlène Dietrich et nous n’en avons pas la permission. Dans sa biographie « Marlène D. par Marlène Dietrich », son message est clair : « J’ai décidé d’écrire ce livre afin de dissiper de nombreux malentendus me concernant. En effet, trop de bêtises ont été proférées à mon sujet par des individus dont le but était de gagner de l’argent en se servant de mon nom … Les prétendus biographes, faut-il le préciser, n’ont jamais eu la courtoisie de me consulter, ce qui en dit long sur leur compte ».

Dès le début, l’avertissement cisaille les mauvaises intentions. Une question d’honneur. Oui on n’est jamais mieux servi que par soi-même, dit le proverbe, et c’est ce qu’a fait durant toute sa vie, Marie Magdalene Dietrich dite Marlène Dietrich depuis sa naissance le 27 décembre 1901 à Berlin-Schöneberg jusqu’à sa mort le 6 mai 1992 à Paris. Mais entre-temps, elle était devenue américaine par choix du devoir. 

affiche de l'Ange Bleu

Une littéraire incontestablement

Avec une écriture française ciselée, digne des plus grands écrivains, Marlène déroule sa vie et offre à ses lecteurs, sans détour, sa vérité. La langue française faisant partie de son éducation et de sa culture depuis son plus jeune âge, c’est sans aucune doute celle qu’elle aura préféré. Elle la maniait avec brio. 

De l’enfance

Celle qui a construit le mythe Marlène Dietrich était dotée d’un caractère fort, heureux, parce qu’elle a été élevée d’une façon stricte dans une Allemagne où elle n’appréciait pas tout. Son amour pour la France était un secret bien gardé, c’était la guerre avec l’angoisse des familles à qui on avait pris le chef. Son père parti sur le front ne reviendra pas. La lettre arrivera à sa mère qui lui fera comprendre que cela arrive aussi à d’autres enfants. Pupille de la nation à l’âge de 7 ans, elle fut entourée par sa grand-mère et sa mère, très dignes et aimantes, qui l’aideront à surmonter l’épreuve douloureuse mais à laquelle elle avait été préparée. Elle dira plus tard « La vie est bonne si tu luttes pour qu’elle le soit ». Une ligne de conduite qui déterminera sa carrière comme elle l’entendait. 

Marlene Dietrich dans No Highway (1951)
Marlene Dietrich dans No Highway (1951)

Elle ne rêve pas encore d’Amérique, mais le destin va l’y emmener. Scolarité pourtant parfaite, les arts l’attirent, elle ne poursuivra pas ses études, douée en piano, en violon et plus surprenant encore en scie musicale, elle aurait souhaité devenir concertiste. C’est le théâtre et le 7ème art qui vont la happer. Au cinéma, c’est Joseph Von Steinbeck qui en fera son égérie en 1930. « L’ange bleu » la conduit sur les plateaux des studios de la Paramount, déployant ses ailes, c’est une carrière cinématographique à Hollywood qui s’ouvre à elle. Sept films à succès se succéderont et feront d’elle rapidement une icône adulée et respectée qui incarnera, à la ville comme à la scène, un rôle de « femme fatale ». 

Marlène D. par Marlène Dietrich
Marlène D. par Marlène Dietrich

Les plus grands réalisateurs se l’arrachent :

Franck Lubitsch, René Clair, Billy Wilder, Georges Marshall, Fritz Lang, le grand Alfred Hitchcock, Orson Wells … Mais la Seconde Guerre Mondiale va venir interrompre toute prétention. Le nazisme monte en puissance et Marlène s’engage contre lui, elle demande la nationalité américaine qui lui sera accordée en 1939, dès lors elle s’engage dans l’United Service et Hollywood Canteen, puis rejoindra le front européen en 1944 où elle donnera une soixantaine de concerts, puisque la chanson fait aussi partie de son répertoire artistique. Elle y remontera le moral des troupes durant 15 mois. Elle est une femme de terrain en tout, et bien au-delà de la star. En 1947, elle reçoit la « Medal of freedom » la médaille présidentielle de la Liberté, pour son engagement magnifique. 

Après la guerre, sa carrière se poursuivra et sera toujours aussi éblouissante. Celle qui nous a quittés il y a 30 ans, nous laisse un souvenir à jamais dans l’histoire de l’art cinématographique, de l’Amérique qui l’a vu naître en tant qu’ange, et qui a fait d’elle une artiste accomplie. 

Marlene Dietrich visitant les soldats de l'United States Hospital en Belgique, le 24 novembre 1944
Marlene Dietrich visitant les soldats de l’United States Hospital en Belgique, le 24 novembre 1944 (National Archives and Records Administration /Domaine public).

Une longue et riche carrière

Nous ne pouvons énumérer tout le parcours de Marlène Dietrich, ses films, ses chansons, alors nous vous renvoyons à son livre : Marlène D. par Marlène Dietrich – Editions Grasset – toujours disponible depuis 1984 – c’est dire sa pérennité d’actrice. Car ce livre elle l’a écrit, dit-elle : « Pour ceux qui l’ont appréciée, tant sur l’écran que sur la scène, pour ceux qui lui ont permis de travailler, de gagner sa vie, et de goûter aux plaisirs futiles que la vie peut offrir ».

Sa vie aura été pleine, mouvementée, intense, sans jugement elle nous laisse des chefs d’œuvres et une image qui ne se fait plus aujourd’hui.

Isaline Rémy


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