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La Floride demeurera-t-elle la «plage du Québec» ? Tant qu’il y aura de la neige au Canada !

« Les Québécois en Floride » : voici la traduction d’un article publié originellement en anglais par Stéphanie Hirschenson dans le quotidien Miami Herald.

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Stéphanie Hirschenson
Stéphanie Hirschenson est agent immobilier associé à Macken Realty à Aventura et Las Olas.

Mentionnez les mots «Québec», «Floride» et «immobilier» dans le même ordre d’idées, on pense aux étendues de Hollywood Beach remplies de personnes en  maillot de bain. Les visiteurs hivernaux sont plus susceptibles d’y lire Le Courrier de Floride ou Le Journal de Montréal que Miami Herald, et préfèrent manger les crêpes et la poutine au lieu de hotdogs ou d’empanadas… Et vont plus entendre chanter Céline Dion que Gloria Estefan. En d’autres termes : Bienvenue à Flori-bec!

Depuis plus de 50 ans, les Canadiens francophones du Québec se sont plus concentrés à Hollywood Beach et à Hallandale pour se sentir au chaud en hiver, se sentant plus à  l’aise sur le plan culturel et linguistique. Mais alors que ces images un peu caricaturales portent une certaine vérité, beaucoup de ces visiteurs se sont déplacés ailleurs dans le sud de la Floride en raison des devises fluctuantes et des conditions économiques variantes.

En tant que professionnelle de l’immobilier avec une présence de 30 ans dans le marché immobilier du sud de la Floride, combiné à mon expérience dans le marché francophone de par ma maîtrise parfaite du français,  j’ai toujours trouvé le lien franco-canadien vers le sud de la Floride intrigant. Par ce fait, j’aimerais partager mes expériences et mes observations sur la croissance et l’évolution des acheteurs québécois, les «oiseaux de neige» (Snowbirds) de Miami.

Avant l’hiver, ils déménagent vers leurs maisons de Miami et de Fort Lauderdale et restent jusqu’à six mois ici, motivés par le climat tropical de Miami, le style de vie palpitant, les différentes ressources mises à leur disposition et le « magasinage » (en québécois = shopping). Ainsi, plus d’un million de Canadiens âgés de plus de 55 ans ont adopté le mode de vie «Snowbird». En même temps, on s’attend à ce que plus de 4 millions de touristes canadiens – snowbirds et non-snowbirds – se rendent cette année en Floride, dont environ 1,2 million de Québécois.

Selon le profil 2016 des acheteurs d’habitations internationales de l’Association des agents immobiliers de Miami, les Canadiens continuent à chercher des biens immobiliers dans la région de Miami. En fait, le Canada affichait le cinquième rang des recherches sur Internet pour l’immobilier à Miami en novembre 2016. Ce classement est advenu après une première place en octobre et la deuxième place en septembre.

Voici un peu plus de chiffres pour montrer l’impact que les consommateurs canadiens ont ici : Le Canada est le quatrième pays le plus représenté parmi les acheteurs de l’immobilier du Sud de la Floride en provenance d’autres pays. Les acheteurs du pays voisin des États-Unis ont ainsi enregistré 6% de toutes les ventes internationales de la Floride du Sud l’an dernier. Et, peut-être le plus important, parmi tous les acheteurs internationaux, les Canadiens dépensent le plus d’argent comptant dans l’immobilier du Sud de la Floride. Environ 81% des acheteurs canadiens ont ainsi payé en argent comptant en 2016 (l’Argentine (78%), la Colombie (71%), le Venezuela (71%) et le Brésil (65%).)

Les Canadiens, surtout les Canadiens-Français, préfèrent-ils toujours Broward aux autres régions de la Floride en hiver? C’est discutable. Outre Hallandale, Hollywood Beach et ailleurs à Broward, beaucoup d’entre eux vivent à North Miami Beach et à Miami-Dade. Il y a également une importante présence canadienne au sud de Palm Beach : à Boynton Beach, Lake Worth et Delray Beach. Certains Canadiens ont choisi de se déplacer dans et autour de Naples, où les plages sont également attrayantes pour les acheteurs.

En outre, en fonction de leur budget, certains de ces Snowbirds aiment varier leurs destinations en voyageant vers les Caraïbes du sud de la Floride. Norwegian Airlines a des vols directs compétitifs entre Fort Lauderdale et la Guadeloupe, par exemple. Les Canadiens se rendent également au Mexique et à Cuba pendant l’hiver.

Au cours de la dernière année, les observateurs du marché ont noté qu’il y avait moins de Québécois francophones dans le Sunshine State que les années précédentes – surtout en 2010, lorsque les États-Unis étaient en train de sortir de la récession – et qu’ils visitent la Floride durant des périodes plus courtes ; le taux de change ayant fluctué en faveur des États-Unis. Vendredi 17 mars, un huard, comme les Québécois appellent le dollar canadien, équivalait à 0,7480 US$.

Parmi tous les acheteurs internationaux, les Canadiens sont ceux qui dépensent le plus d’argent dans l’immobilier du Sud de la Floride. Pourtant, il est peu probable que les longues lignes de plaques d’immatriculation portant une fleur-de-lys bleue et la mention «Je me souviens» – une référence à la mémoire historique du Québec – disparaîtront bientôt. Daniel Veilleux, président de la Desjardins Bank, dont le siège se trouve à Hallandale Beach, voit le nombre de transactions bancaires avec les visiteurs comme une indication du nombre de Canadiens en Floride. « Au niveau de la branche bancaire pour les trois derniers mois de l’année, nous voyons une baisse d’environ 6% par rapport à la même période l’année dernière« , a déclaré M. Veilleux. « D’autre part, les statistiques montrant le niveau de financement et la demande pour les trois dernières années est maintenue d’année en année. Je ne suis donc pas trop préoccupé  par notre performance, malgré l’augmentation des taux de change au cours des deux dernières années.« 

En outre, un cycle immobilier unique peut se développer alors que les retraités canadiens les plus âgés pensent qu’ils ne peuvent plus se permettre de passer six mois loin de chez eux, souvent à cause du prix de leur assurance santé, et décident alors de vendre leurs maisons dans le sud de la Floride. Par conséquent de nouvelles possibilités d’achat s’ouvriront à une jeune génération de Canadiens qui cherchent une maison au soleil.

De plus, si les changements dans les lois d’immigration et les craintes inhérentes, peuvent limiter les visites et les investisseurs d’autres régions du monde, la relative facilité avec laquelle les Canadiens peuvent franchir la frontière rendra les Québécois encore plus importants pour tous les secteurs de l’économie du sud, aussi bien les investisseurs que les touristes.

Par conséquent, nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer les Québécois. Ils sont une force à toujours considérer. Quel que soit l’impact du « dollar fort » et les réalités d’une situation d’immigration différente : la puissance du soleil, du sable et de l’océan chaud sont beaucoup plus puissants que tout le reste. Cet équilibre se poursuivra sans relâche en 2017 comme il l’a fait depuis plus de 50 ans !

Stéphanie Hirschenson

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La version originale : www.miamiherald.com/real-estate/article139314688.html

Stephanie Hirschenson est un agent immobilier associé à Macken Realty à Aventura et Las Olas. Elle peut être contactée à stephsellsmiami@gmail.com ou au 305-467-4400. Le site Internet est www.stephsellsmiami.us.

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