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Parlons un peu de boycott des Etats-Unis ! (Editorial du Courrier des Amériques)

Comme chacun le sait, Le Courrier des Amériques est au carrefour d’amitiés internationales, des francophones qui fréquentent les Etats-Unis, et si nous avons une petite mission, c’est de rendre les uns et les autres, leurs comportements, compréhensibles.

Gwendal Gauthier, auteur, journaliste, à Le Courrier des Amériques
par Gwendal Gauthier, éditeur du Courrier des Amériques

En ce moment… ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile ! C’est très bien que tout le monde puisse désormais, grace aux réseaux sociaux, avoir la parole. Mais, comme vous l’aurez remarqué, les personnes les plus haineuses, qui sont souvent celles au plus faible quotient intellectuel, se font beaucoup remarquer. Par exemple, quand j’explique en vidéo que la loi exigeant une inscription pour les touristes restant plus d’un mois aux USA date de 1953 (et n’a donc rien à voir avec Trump), je reçois des commentaires du genre : « vous passez votre temps à défendre Trump ». Non, j’explique que, contrairement à ce que disent les médias du Canada, Trump n’a jamais cherché à « cibler les Canadiens » sur ce point précis. C’est important car le mensonge en question a fait paniquer (et c’était le but recherché) des centaines de milliers de canadiens qui passent l’hiver en Floride. Et il se trouve que ce sont précisément nos lecteurs.

D’expérience, je le dis et je le redis (et je le prouve souvent) : les médias du Canada ne disent jamais de bien de la Floride, et ils inventent régulièrement des problèmes. C’est le cas à chaque ouragan (où la Floride est « totalement détruite »), c’est le cas durant la crise de la Covid : on est tous morts, les hôpitaux n’acceptaient plus les malades, on a quand même eu des pénuries dans les supermarchés etc etc… les mensonges s’enchaînaient à ne plus en finir.

Le 22 janvier dernier les médias du Canada ont inventé une « panique des Canadiens » en raison de la prise de pouvoir ce jour-là de Donald Trump. Le même jour ils ont inventé une « crise de l’immobilier en Floride ». Certains amis québécois et lecteurs ont essayé de me convaincre à de nombreuses reprises que j’avais tort en me répétant : « il y a vingt mises en vente pour un acheteur », comme si la multiplication des rumeurs et des articles mensongers au Canada constituaient une vérité en Floride (où il n’y a pas eu UN SEUL sujet dans la presse ou les télés pour évoquer une « crise de l’immobilier »). Il y a des ajustements, mais évidemment pas de crise. 

Je suis allé écouter Raphaël Jacob le mois dernier à une conférence organisée par Desjardins Bank à Hallandale, et il commençait son propos en expliquant qu’il allait parler du 51e état car il s’était rendu compte que des gens croyaient vraiment à ça. Effectivement, moi non plus je n’avais pas vu l’utilité d’en parler précédemment, parce que je pensais que tout le monde avait compris qu’il s’agissait d’une provocation. Il faut ne pas avoir beaucoup réfléchi pour prendre ça au sérieux. Déjà, simplement, si le Canada devenait un américain, le nombre de délégués démocrates après une élection présidentielle américaine serait très largement supérieur à celui des républicains de Donald Trump, et ils ne pourraient plus alors JAMAIS gagner une élection.

Dans la réalité, « l’art du deal » de Donald Trump comprend cette part de provocation, et comme vous pouvez vous en rendre compte en regardant les sondages que nous publions dans ce journal, les divers négociations brutales du nouveau président américain ne sont pas bonnes pour  l’image des Etats-Unis à l’étranger. Encore une fois, vue la mission du journal, nous sommes concernés. Bien sûr, nous aussi aurions apprécié des relations internationales plus policées, mais il est puérile, en tant que média, d’instrumentaliser d’autres sujets à des fins politiques afin d’accentuer la fâcherie.

Raphaël Jacob précisait aussi durant sa conférence le but des médias : « vous faire stresser afin de provoquer des clics ». Par delà le stress, on a pu voir que certains au Québec étaient totalement hystérisés. Dans les autres pays où Trump menace de mettre des droits de douane (les Canadiens se sentent agressés, mais en fait Trump promet ça à peu près à toute la planète) : les gouvernements sont énervés, des mesures de rétorsion sont envisagées, les gens n’apprécient pas forcément beaucoup Trump… mais ça ne se traduit pas par de la haine contre les Américains.

Bien sûr, la manière provocante dont les droits de douane avec le Canada ont été annoncés entraine de facto des boycotts, c’est compréhensible. Mais si ces boycotts sont faits avec de la haine, comme on le voit sur les réseaux sociaux, alors mieux vaut ne pas du tout en faire. Pour le dire en plus court : faire de la morale de manière immorale, ça n’apporte rien de positif, bien au contraire.

Je conclurai de la même manière que le mois dernier, en précisant que, du côté des citoyens américains, tout va bien, ils ne disent rien de spécialement négatif sur les Canadiens, les Français, ou les produits que ceux-là exportent aux Etats-Unis.

Voilà, en tout cas, ne dire que des vérités, ça me semble le minimum quand on est éditeur ou journaliste, mais apparemment ce n’est plus une évidence pour tout le monde.

Gwendal GAUTHIER


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