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USA : Analyse des résultats électoraux du 4 novembre

Première observation : si certains partisans de Donald Trump pensaient que leurs idéaux politiques allaient devenir hégémoniques, le 4 novembre 2025 leur aura rappelé que ce n’est pas du tout le cas. Les Républicains ont enregistré des défaites dans la plupart des scrutins locaux, à l’exception de Miami, où il y aura un second tour en décembre.

Ces revers se sont toutefois produits dans des territoires traditionnellement acquis aux Démocrates : la Virginie, le New Jersey, la ville de New York et un référendum en Californie portant sur le redécoupage électoral. Rien, donc, qui bouleverse profondément la carte politique nationale. Mais ces élections laissent entrevoir une évolution interne du Parti démocrate, particulièrement visible à New York.

L’élection de Zohran Mamdani comme maire de New York constitue en effet un signal fort : ce représentant de la gauche radicale, proche des Democratic Socialists of America (DSA), pourrait devenir un point de tension pour un parti déjà fragmenté. Si les sociaux-démocrates de la mouvance Bernie Sanders avaient séduit un large électorat lors de la primaire de 2016, leur influence avait nettement décliné en 2020 face à Joe Biden. Le succès de Mamdani pourrait relancer cette aile militante et mobiliser davantage les jeunes et les minorités, confirmant une dynamique très à gauche au sein du parti. (Voir qui a voté pour Mamdani ici)

Une fracture idéologique croissante

Les débats internes au Parti démocrate, notamment autour des questions identitaires et du « wokisme », s’intensifient. Avant 2020, Bernie Sanders se montrait encore méfiant vis-à-vis de cette approche, mais elle s’est progressivement imposée dans le discours du parti. Or, la double défaite d’Hillary Clinton (2016) puis de Kamala Harris (2024), toutes deux centrées sur la séduction des minorités, a montré les limites de cette stratégie. Un nombre croissant de membres des minorités raciales ont voté pour Donald Trump en 2024. Certes ils n’étaient pas majoritairement pour Trump, mais ce changement a contribué à la défaite démocrate.

Sur le fond, le rapport de force sur les questions de société semble se modifier. Selon un sondage publié le 30 octobre 2025, l’opinion publique américaine se déplace sensiblement vers les Républicains sur les « questions LGBT » (c’est ainsi que c’est formulé) : en deux ans, la part des Américains considérant que les Républicains ont une meilleure approche sur le sujet est passée de 29 % à 35 %, tandis que 37 % estiment que les Démocrates restent plus crédibles. Autrement dit, le leadership démocrate sur ces questions est désormais contesté — et la tendance ne leur est pas favorable. Voir article sur le sujet ici

Vers une recomposition, mais limitée

Pour l’instant, ces évolutions internes ne modifient le paysage démocrate qu’à la marge. La victoire de Mamdani renforce la minorité sociale-démocrate, mais sans redéfinir la ligne du parti. Les figures plus centristes qui se positionnent pour la prochaine primaire présidentielle — autour de Gavin Newsom, gouverneur de Californie — n’ont pas, pour l’instant, annoncé de rupture idéologique claire avec la ligne Obama/Biden/Clinton/Harris.
Dans ce contexte, l’élection d’un maire radical à New York pourrait devenir un embarras pour ces centristes, notamment si la mobilisation exceptionnelle observée dans la ville (plus de deux millions de votants) inspire d’autres grandes métropoles.

Malgré tout, ces scrutins locaux ne permettent pas de conclure à un basculement d’ensemble de l’opinion publique avant les élections de mi-mandat de novembre 2026. La majorité des électeurs semble pour l’instant dans une phase d’attente : ils souhaitent évaluer les effets concrets de la politique économique de Donald Trump, qui n’est revenu au pouvoir que depuis neuf mois. Il est donc encore trop tôt pour juger d’un éventuel effritement du soutien républicain, même si, dans la classe moyenne, l’espoir d’un redressement reste mêlé à une certaine appréhension.

Enfin, pour clarifier un point souvent déformé : Zohran Mamdani, parfois qualifié — ou soupçonné — d’« islamiste » par certains de ses adversaires, a en réalité mené campagne dans de nombreux clubs gay de la ville. Un fait qui relativise fortement ce type d’accusations, et illustre plutôt la complexité du nouveau visage politique de New York.


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