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La « Revenge Tax » de Donald Trump : un risque fiscal pour les investisseurs et entrepreneurs étrangers

Un projet de loi récemment adopté à la Chambre des représentants américaine, intitulé One Big Beautiful Bill Act, contient une mesure controversée — et encore peu médiatisée — surnommée la « revenge tax », ou « taxe de représailles ». Cette disposition, connue sous le nom de section 899, permettrait aux États-Unis d’imposer une surtaxe progressive sur les revenus réalisés par des entreprises ou investisseurs issus de pays appliquant des impôts jugés « injustes » envers les sociétés américaines. Le Sénat doit encore se prononcer sur ce texte dans les prochains jours.

Comment fonctionne la revenge tax ?

Concrètement, si un pays — comme la France ou le Canada — applique une taxe sur les services numériques ou une taxe sur les profits détournés, les États-Unis pourraient réagir en surtaxant les revenus de toute entreprise ou entité provenant de ce pays. La surtaxe commencerait à 5 % la première année, augmentant de 5 points par an jusqu’à 20 %.

Seraient considérées comme « injustes » :

  • Les taxes visant spécifiquement les entreprises américaines (comme celles sur les géants du numérique) ;

  • Les diverted profits taxes ;

  • Toute fiscalité jugée discriminatoire envers les intérêts américains.

Qui serait concerné ?

La surtaxe viserait :

  • Les entreprises étrangères opérant aux États-Unis ;

  • Les filiales américaines détenues majoritairement par des investisseurs étrangers issus de pays visés.

Les entrepreneurs étrangers vivant aux États-Unis sous un visa E2 ne seraient pas directement concernés, car ils paient déjà leurs impôts localement en tant que résidents fiscaux.
En revanche, les entreprises américaines détenues à plus de 50 % par des entités étrangères (ex. une filiale française aux États-Unis) pourraient, elles, être lourdement impactées.

Quels sont les risques ?

  • Surtaxe importante sur les revenus d’origine étrangère ;

  • Complexité juridique accrue pour les groupes internationaux ;

  • Désincitation à l’investissement étranger aux États-Unis ;

  • Tensions diplomatiques croissantes, notamment avec l’Europe.

Des analystes comme ceux de Chatham House ou de UniCredit redoutent un effet boomerang : affaiblissement de l’attractivité du marché américain et perte potentielle du statut refuge du dollar.

En résumé :

La section 899 est encore en débat au Sénat. Mais si elle est votée, elle pourrait profondément transformer les relations fiscales internationales. Les groupes étrangers actifs aux États-Unis — même via des filiales — doivent absolument consulter un fiscaliste américain pour anticiper leur exposition à cette potentielle surtaxe.

  • La section 899 est adoptée, mais son futur dépend désormais du Sénat : plusieurs aménagements sont en cours de discussion, avec un probable adoucissement du texte.

  • Les structures américaines détenues à plus de 50 % par des étrangers restent dans la ligne de mire, avec un risque de surtaxe — sauf si des modifications en limitent l’application.

  • Les individus résidents fiscaux aux États-Unis (visa E2, etc.) ne sont pas concernés.

  • Si vous êtes une entreprise étrangère active aux États-Unis ou résident au sein d’un groupe international, il est urgent de suivre l’évolution du texte au Sénat et d’anticiper les scénarios possibles.


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Christiane Pelletier / Hypnose

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