Qui est Marco Rubio, le nouvel espoir Républicain aux Etats-Unis ?
Parmi les candidats considérés comme « respectables » par les élus du Parti Républicain, Marco Rubio est devenu celui qui peut tenter de voler la victoire à Donald Trump.
Ce que tout le monde sait de Marco Antonio Rubio – parce qu’il le répète souvent – c’est qu’il est né le 28 mai 1971 à Miami (Floride) de parents cubains fuyant la dictature, qu’il a trois enfants et qu’il a fait des études de droit. Il a été élu sénateur des Etats-Unis pour la Floride en 2011 avec le Parti Républicain. Travaillant beaucoup ses dossiers et participant à tous les débats possibles – même (et surtout) les plus difficiles – tout le monde a senti que Marco Rubio avait un certain talent, une aisance oratoire, et des ambitions qui le pousseraient tôt sur le chemin de l’élection présidentielle. Il n’a pas perdu de temps.
L’ancien protégé du gouverneur de Floride, Jeb Bush, ne s’est néanmoins certainement pas porté candidat l’an passé pour gagner. Un premier tour de chauffe à 44 ans, c’était déjà pas mal. Chacun pensait, avec raison, qu’il abdiquerait tôt en faveur de « Jeb ». Oui, mais voilà, depuis deux mois Rubio domine largement Jeb Bush dans les sondages au niveau national. Arrivé en troisième position dans l’Iowa au début du mois, Marco Rubio s’est ainsi attiré l’intérêt des pontes du Republican Party qui ne supportent ni Donald Trump, ni Ted Cruz, trop provocateurs à leurs goûts, et pas assez formés sur les questions de politique internationale auxquels tiennent particulièrement les « faucons » néo-conservateurs. Rubio est le « plan B » idéal : il présente bien, il parle bien, il s’aligne bien, et il navigue bien : il sait changer d’avis quand il est mis en danger, comme ce fut le cas sur l’une de ses positions sur l’immigration. En plus, il est d’origine modeste (parents immigrés, barman et gouvernante), et il incarne ainsi très bien le rêve américain (comme Obama avant lui). D’origine catholique, il a été baptisé dans la foi mormone avant de devenir baptiste (protestant) puis de nouveau catholique… autant dire qu’il est bien avec tout le monde ! Rubio a également un positionnement politique assez intéressant au sein du Parti Républicain : s’il n’est pas populiste comme ses concurrents, il est néanmoins extrêmement conservateur, ce qui colle assez bien avec le vent de colère initié par les Tea Parties il y a 7 ans : l’Amérique républicaine ne veut apparemment plus être gouvernée par des centristes. Rubio est ainsi conservateur, mais beaucoup plus diplomate et présentable que Trump ou Cruz.
Il faut ajouter à tout cela des airs de « gendre idéal », ou bien l’affection que peuvent lui porter les enfants d’immigrés latinos ou d’autres minorités… et le tableau est finalement assez idyllique pour faire de lui « le plus jeune président des Etats-Unis depuis John F. Kennedy ». Il faudra avant cela qu’il batte Donald Trump, puis le candidat Démocrate (et c’est encore loin d’être joué) ! Mais depuis plusieurs mois, Marco Rubio recueille ainsi de plus en plus d’estime… et de dons, se positionnant doucement mais sûrement en bonne place. Et puisque Jeb Bush a jeté l’éponge, Rubio va continuer sa progression.
FEU SUR « L’INEXPERIENCE »
Sa campagne baptisée «Pour un nouveau siècle américain» est axée sur le concept de l’unicité des Etats-Unis. « Obama n’est pas un amateur comme on l’entend souvent : il sait très bien ce qu’il fait depuis 8 ans. Il veut que l’Amérique change ; pour devenir un pays comme un autre, alors que nous souhaitons que les Etats-Unis restent un pays différent des autres, comme ils l’ont toujours été. Si Hillary Clinton ou Bernie Sanders gagnent cette élection, ils feront la même politique qu’Obama. » Ce message contredit la politique officielle du parti, pour lequel Obama est un « incompétent ». Et Marco Rubio l’a martelé à 4 reprises en quelques minutes durant l’un des derniers débats, se faisant taxer de « disque rayé » ou de « candidat robot« , qui « mémorise des phrases toutes faites de 25 secondes » (comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous). Mais il s’agit là du message central de Rubio, et il l’a depuis lors encore répété. Car la « jeunesse » et « l’inexpérience » d’Obama est justement un argument qui est retourné contre Rubio par ses opposants : « On a déjà essayé avec Obama, on ne va pas refaire la même erreur« , lançait Jeb Bush alors que le débat portait sur le manque d’expérience de Marco Rubio. Depuis son bon score de l’Iowa, Rubio a ainsi une cible accrochée dans le dos !
Va-t-il résister aux attaques de son propre camp ? Pour le moment il ne s’en est pas si mal sorti. Les barons du Parti Républicain vont le soutenir, mais ce sera néanmoins pour eux un pari risqué : il a pu se montrer déstabilisé lors du dernier débat télévisé, par exemple, et il devra prouver qu’il a le talent nécessaire à défaut d’avoir une expérience profonde du pouvoir exécutif.
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