Obama : larmes et détermination pour débuter sa dernière année à la Maison-Blanche
Le 12 janvier, le président des Etats-Unis a fait sa dernière traditionnelle déclaration sur « l’état de l’Union » avant la fin de son mandat. Présenté par le nouveau « speaker » de la Chambre (le très en vue Paul Ryan), Barack Obama a décidé de prendre de l’altitude, et a clairement donné une leçon de vision politique à ses successeurs. Jamais modeste sur son bilan, comme à son habitude, Obama a néanmoins admis que « un des rares regrets de ma présidence, c’est que la rancoeur et la suspicion entre les partis ont empiré au lieu de s’améliorer« . C’est le moins qu’on puisse dire. Tant sur la guerre, la diplomatie que la politique intérieure, Obama a rappelé les conditions d’une politique civilisée, sans jamais citer Donald Trump que chacun a néanmoins pu reconnaître derrière plusieurs mises en gardes du président. « A chaque génération il y a eu des discours de peurs du futur et du changement, et à chaque génération les Etats-Unis ont réussi à surmonter ces peurs et à bâtir sur la confiance. C’est ce qui a fait ce pays.«
Mais ces déclarations de Barack Obama étaient incluses dans un discours résolument axé sur un futur dont il ne sera plus président : énergies du futur pour faire face aux menaces climatiques, éducation du futur avec par exemple l’accès à deux ans de « college » gratuit qu’il souhaite commencer à mettre en place dès cette année pour faire face à l’augmentation des frais de scolarité, médecine du futur, et également la volonté de « protéger nos enfants de la violence des armes ».
BIG BOYS DO CRY
Quelques jours avant cette déclaration, le généralement très fier Barack Obama a commis un acte révolutionnaire pour un président des Etats-Unis : pleurer. Pleurer sur ce même sujet des armes à feu, au moment d’admettre son impuissance pour réguler le problème. « A chaque fois que je pense à ces enfants, ça me rend fou« , a-t-il dit en rappelant le massacre de l’école élémentaire Sandy Hook de Newton, en 2013. Le droit de détenir une arme étant constitutionnel aux Etats-Unis, le président à des pouvoirs plus que limités pour réguler ce sujet, mais Obama a rappelé sa détermination et compte agir durant sa dernière année à la Maison-Blanche pour faire avancer un sujet constamment remis sous les feux de l’actualité par les réguliers meurtres de masse commis dans le pays. Il souhaite entre autre que les contrôles des antécédents psychiatriques des personnes souhaitant acquérir une arme soient à l’avenir systématiques, y compris pour ceux qui ne passent pas par un magasin d’arme, mais les achètent sur internet ou bien dans des foires aux armes. « Cela ne va pas empêcher tous les crimes violents, toutes les fusillades (…). Mais ça permettra, potentiellement, de sauver des vies dans ce pays« .
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