Un Français candidat à New-York : Bruno For Congress !
Bruno Grandsard est pour la première fois candidat, et ce sera lors de la Primaire démocrate du 10e district de New-York, c’est à dire les quartiers les plus chics du monde : toute la pointe sud de Manhattan (Greenwich Village, SoHo, Wall Street…), mais aussi des parties de Brooklyn comme Dumbo ou Brooklyn Heights.
Bruno est franco-américain, et originaire de l’ouest parisien. Ca pourrait paraître un peu gadget de donner une interview à un média français pour une telle Primaire, mais ça ne l’est pas : Bruno ratisse toutes les rues et tous les médias afin de glaner toutes les voix : ce sont les petits ruisseaux qui font l’Hudson River ! En l’occurence, le député sortant, Dan Goldman, a gagné la précédente primaire il y a deux ans avec seulement 18000 voix…. Et Bruno Grandsard sera cette fois le seul challenger à défier Dan Goldman le 25 juin. « Pour pouvoir me présenter il a déjà fallu que je recueille 2500 signatures, en allant voir les gens dans les rues, donc ça peut aller assez vite. Certains me disaient que c’était la première fois qu’ils voyaient un candidat dans la rue. Evidemment, je n’ai pas le profil de l’avocat multimillionaire comme c’est la plupart du temps le cas au Congrès, mais justement un peu de changement ça fera du bien. » Même s’il n’est pas archétypique de l’élu américain, Bruno n’est pas de non plus un « candidat marginal » : après avoir étudié à Boston pour devenir diplomate, il a changé de voie et est devenu consultant en stratégie globale dans le business avec le Japon pendant 25 ans. « Donc j’ai toujours suivi la politique. Mais c’est surtout en 2019 que j’ai commencé à faire beaucoup de volontariat en faveur de Joe Biden durant les Primaires, et pour éviter que Trump soit réélu. Pour cette primaire à New-York, j’essaye de porter une alternative. Je milite pour que nous changions de système avec des primaires ouvertes, et plus seulement réservées aux Démocrates inscrits. La proximité que j’ai avec les habitants, c’est une grande différence avec mon adversaire ; je ne suis pas là pour faire du théâtre. On peut parler par exemple des changements climatiques et des impacts que ça va avoir sur New-York, avec la montée des eaux. C’est ma spécialité, et je propose un plan sur 100 ans, et une vraie prise en compte de la menace. Financièrement, ça ne représente pas beaucoup plus qu’un plan sur 50 ans, mais par contre c’est beaucoup plus sérieux, notamment pour la reconstruction urbaine ; le remplacement des vieux immeubles. Tous les New-Yorkais sont conscients des enjeux et nous devons y faire face. » La ville étant sur l’eau… effectivement il y a des problèmes importants à régler !
New-York connaît aussi des changements économiques d’ampleur. « Oui, il y a eu une crise importante du coût de la vie en général. Trump avait enlevé la déduction de la taxe locale, et du coup les impôts avaient fait un bond. Il faut qu’on revienne à l’ancien système, autrement les personnes qui payent le plus d’impôts sont tentés de partir. Nous devons rester compétitifs. Et puis il y a une corrélation entre le coût de la vie et le nombre de sans-abris. »
Alors parlons-en, justement il y a beaucoup de sans-domiciles à New-York, notamment à Manhattan. « Oui, on peut diviser en trois catégories. Il y a d’une part les migrants, qui eux ne posent pas de problèmes de sécurité, mais en revanche c’est très cher à gérer, et ça prend une part importante du budget de New-York. Il faut trouver des solutions bipartisanes pour régler le problème de la frontière sud. Le Congrès n’a pas aidé.
Ensuite il y a les personnes qui se retrouvent à la rue pour des raisons économiques. New-York gère très bien cet aspect-là, afin de les réintégrer au plus vite.
Et, enfin il y a ceux qui ont des problèmes de santé mentale. Aujourd’hui ils ne sont pas gérés. Il n’y a pas de réponse facile pour leur problème, mais on doit créer plus de centres, des abris avec aide médicale… Comme le révélait une enquête du New-York Times, presque tous les cas de violence gratuite viennent de personnes avec des troubles psychologiques. Il faut intervenir.
Après il faut quand même relativiser : à New-York la criminalité est plus basse que la moyenne nationale. Mais c’est vrai que ça a empiré par rapport à 2019. »
Voilà : Bruno estime que le gagnant de la Primaire le sera avec à peu près 25000 votes… c’est donc faisable pour lui, et il consacre six mois de sa vie à aller chercher les électeurs un par un ! On a vu à l’époque la jeune Alexandria Ocasio Cortez être élue à la Chambre alors qu’elle était bartender et inconnue du grand public : il n’y a pas que les avocats qui peuvent gagner dans la Big Apple !
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