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Elections américaines : Hillary Clinton et Donald Trump au coude à coude

Donald Trump a opéré une forte remontée dans les sondages, mais Hillary Clinton l’a dominé durant le premier débat.

Poignée de main Trump/Clinton
La poignée de main entre Trump et Clinton

A un mois de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, voici l’état des lieux. Ce sont désormais 95% des Américains qui se déclarent favorables à un « changement » de politique. Certains, électeurs de Clinton, souhaitent un « changement dans la continuité », une poursuite des réformes engagées par le président Obama, alors que les autres, avec Trump – mais aussi les partisans du progressiste Bernie Sanders – souhaitent un « grand changement ». Les fractures sociales sont nombreuses aux Etats-Unis et la campagne électorale aura permis de mieux les comprendre (voir nos précédents articles). Elle en a néanmoins créé une nouvelle : la fracture médiatique (voir Editorial dans cette page). Contrairement à ce que les médias ont assuré durant l’été, Trump ne s’est pas effondré, et il ne s’effondrera certainement pas, car il est porté par une véritable colère, une « énergie du désespoir » de nombreux américains. Au 27 septembre, il avait ainsi remonté presque tout son retard sur Mme Clinton qui n’avait plus que 1,6 point d’avance sur lui. Au niveau des « swing states », également, le calcul commençait à être plus équilibré entre les deux candidats, laissant entrevoir des chances de victoire pour Donald Trump. Voici pour la partie « bonnes nouvelles » en faveur du candidat Républicain.

HILLARY CLINTON N’A PLUS DE VERTIGES !

La mauvaise nouvelle pour ses supporters, c’est que M. Trump a fait assez pâle figure durant le premier débat (26 sept) l’opposant à Mme Clinton, ce qui aura peut-être pour conséquence de freiner son ascension. Hillary Clinton est apparue comme très professorale, maîtrisant ses sujets, et les ponctuant d’attaques obligeant Donald Trump à rester sur la défensive. Elle aura aussi, au passage, rassuré sur ses capacités physiques (mises en cause après ses vertiges du 11 septembre) ! Hillary Clinton est le vainqueur de ce débat, au moins du point de vue de la prestation. Elle a rappelé dans quelles circonstances l’administration Obama avait accédé au pouvoir, ce qu’elle avait fait par exemple pour réduire la criminalité, ou encore pour sortir de la crise économique, tout en soulignant les réformes qu’elle entend poursuivre si elle est élue, notamment en faveur des femmes, des minorités et des familles aux revenus modestes. En écho à ce bilan, durant le mois de septembre le Census Bureau a présenté un rapport économique très positif (1) assurant qu’en 2015 le revenu médian des Américains avait battu tous les records, en progressant de 5,2%, alors que le taux d’Américains en dessous du seuil de pauvreté avait pour sa part régressé d’1,2%. Les signaux économiques aux Etats-Unis sont donc dans l’ensemble plutôt positifs. Est-il nécessaire de tout bouleverser pour que l’Amérique redevienne « great again » comme le propose le candidat républicain ?

La présentation du rapport à la Maison Blanche :

TRUMP EST LOIN D’ÊTRE DEFAIT

Il n’a pas gagné le débat, mais Donald Trump a tout de même été loin d’être invisible, restant surtout dans le registre de la critique. « Oui Mme Clinton a de l’expérience« , assure Trump, « mais pas celle que je souhaite voir à la Maison Blanche. (…) Qu’avez-vous fait durant ces 30 dernières années de carrière politique ? « Regardez dans quel état sont les routes et les tunnels ; regardez les aéroports américains, on dirait ceux d’un pays du tiers monde » ; « A Chicago il y a eu 4000 morts violentes depuis l’élection de Barack Obama (…) Allez n’importe où et vous verrez dans quel état de dévastation est notre pays (…) Ce que vous avez laissé commettre contre les communautés afro-américaines est effroyable » (…) Quand vous êtes devenue secrétaire d’Etat, Daesh était microscopique. Vous avez opéré le retrait de nos soldats d’Irak et aujourd’hui L’Etat Islamique est présent dans 40 pays !« 

Les critiques de Donald Trump ont sans nul doute été entendues, et il n’est pas évident que ses partisans l’aient jugé « perdant » durant ce débat, chacun pouvant avoir été contenté par la prestation de son propre candidat… (sauf les indécis !). Certes, les électeurs Républicains attendaient un Trump beaucoup plus incisif, percutant, tel qu’il en a l’habitude. Les prochains débats des 9 et 19 octobre seront peut-être l’occasion pour lui de passer à la vitesse supérieure et de remettre en avant son style « politiquement incorrect » qui a fait son succès.
A ce propos du « politiquement incorrect », une étude du Pew Research Center consacrée à ce sujet (2) donnerait d’ailleurs plutôt raison à Trump. Elle indique que 59% des américains pensent que « Les gens sont trop facilement offensés par le langage » aux Etats-Unis. Cette assertion est partagée par une majorité de tous les corps de la société américaine, sauf les « Blacks » (c’est ce mot qui est utilisé) qui pensent au contraire à 67% que « Les gens doivent faire plus attention au langage ». Le politiquement correct est ainsi une autre ligne de fracture aux USA.

L’électorat est donc très divisé aux Etats-Unis, pays fracturé tant au niveau économique et social que dans le choix du candidat à soutenir. Le premier débat a été spectaculaire grâce aux personnalités hors normes des deux candidats, mais hélas, sur le fond, peu de réponses ont été apportées aux interrogations des Américains. Gageons que les prochains débats soient de plus grande qualité !

1 – www.whitehouse.gov/blog/2016/09/13/income-poverty-and-health-insurance-united-states-2015

2 – www.pewresearch.org/fact-tank/2016/07/20/in-political-correctness-debate-most-americans-think-too-many-people-are-easily-offended/

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INVOICES

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Les résultats vont-ils être dévoilés AVANT l’élection ?!

C’est la dernière ligne droite : le vote par procuration a déjà commencé dans plusieurs Etats. Si vous êtes en Floride, nous vous invitons à venir voir le résultat des élections avec nous le 8 novembre à Fort Lauderdale et à Miami (voir encadré). Les résultats seront égrenés durant la soirée, mais le site internet Slate a annoncé qu’il comptait publier en temps réel les résultats de ses sondages dans les Swing States (notamment en Floride), et ce dès l’ouverture des bureaux de vote, en s’associant à une entreprise d’analyses de données. « Les journalistes sont placés dans une situation embarrassante consistant à cacher des informations », a expliqué Julia Turner, rédactrice en chef de Slate. Effectivement, la presse s’impose un embargo afin de ne pas divulguer les résultats avant le dépouillement, vu que par le passé des tentatives de sondages à la sortie des urnes avaient tourné au fiasco pour les médias. Néanmoins, l’initiative de Slate pourrait donner quelques indications intéressantes durant la journée.

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Trump aux Haïtiens de Miami : « Je veux être votre meilleur champion« 

Le 16 septembre, Donald Trump a réalisé un déplacement remarqué, en tant que premier candidat à la Présidentielle à visiter Little Haïti. Il est venu à l’invitation de Georges Saati, connu dans la communauté haïtienne de la ville en tant que blogger, participer à une table ronde au Cultural Center avec une cinquantaine de personnes de la communauté haïtienne de la ville. Evidemment, son déplacement a été apprécié, au moins pour sa dimension symbolique.

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Elections : la catastrophe médiatique

Editorial du Courrier de Floride
Gwendal Gauthier, éditeur du Courrier de Floride.
par Gwendal Gauthier, directeur du Courrier de Floride.

Comme l’indiquait Le Courrier le mois dernier, il ne fallait vraiment pas (et il ne faut toujours pas) se fier aux sondages dans cette élection présidentielle d’un genre unique. La baisse de Trump dans ces enquêtes s’était traduite par une campagne sans précédent d’une majorité des médias américains tentant d’accréditer l’idée de « la fin de Trump » sur la base de ces sondages. Il n’en a rien été du tout : dès la mi-septembre, « The Donald » était remonté à égalité avec Hillary Clinton, et la dépassait même dans plusieurs études.

N’en déplaise aux médias (qui ont bien le droit d’être contre Trump), depuis plus d’un an le magnat de l’immobilier a tissé via les réseaux sociaux un lien direct avec les électeurs, et est ainsi le premier candidat de l’histoire des Etats-Unis à pouvoir se passer de la bienveillance des intermédiaires. Mais la fracture s’accentue, et pas forcément pour le meilleur. Pas une journée sans que le candidat Trump n’envoie des emails à des dizaines de millions d’Américains pour leur demander de défier les médias. En conséquence, une enquête d’opinion (encore une, mais parfois elles peuvent s’avérer utiles !) publiée le 14 septembre par l’institut Gallup, montre que seulement 32% des Américains font confiance aux mass médias (journaux, télés etc…), alors qu’ils étaient 55% en 1999, et encore 40% l’an passé : 8% de moins en une seule année ! Dans le détail, les électeurs Démocrates sont 4% de moins qu’en 2015 à faire confiance aux médias (51% en tout), les indépendants ne sont plus que 30%. Quant aux Républicains, ils sont passés de 32% à seulement 14%. Ce qui signifie que dans la moitié républicaine de l’Amérique, plus personne ne fait confiance aux médias (1 sur 10), et seulement 1 démocrate sur deux … A noter que les moins de 50 ans décrochent beaucoup plus vite que les autres dans leur confiance aux médias.

Bien entendu, depuis quelques années, les blogs et autres sites internet véhiculant des théories du complot incitent les esprits fragiles à se méfier des mass médias. Mais le manque de neutralité massif des médias américains a évidemment un effet contreproductif absolument pas maitrisé : non seulement les citoyens ne leur font plus confiance, mais en plus ils souhaitent voter à l’inverse de ce que les médias leur demande de faire.

Dans l’absolu, la diversité des sources d’information apportée par internet et les réseaux sociaux n’est pas un mal. Dans la pratique, tout le monde semble perdu, et il est bien évident qu’on ne peut pas plus faire confiance à des journalistes amateurs qu’à des professionnels.

L’histoire des démocraties contemporaines est marquée par sa proximité avec le « 4ème pouvoir » que constituent les médias, notamment aux Etats-Unis. Rentrer dans une ère où personne ne pourrait plus se fier à l’information devrait réellement faire peur, car les conséquences seraient nombreuses et imprévisibles.

Par ailleurs, il est peut-être aussi temps d’évoquer la manière dont Facebook et Google Actualités s’approprient le contenu des médias (et ses revenus publicitaires), décident à leur place de la hiérarchisation des informations, et les mélangent avec celles des blogs…

http://www.gallup.com/poll/195542/americans-trust-mass-media-sinks-new-low.aspx

la-confiance-dans-les-medias-aux-usa

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REVOIR LE DEBAT TRUMP/CLINTON :

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