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Immigration, carte verte et visa aux Etats-Unis : toujours suivre les conseils de son avocat – Interview de Me Florian Dauny

Visa de travail, visa investisseur, visas familiaux (mariages etc…) : la demande ne faiblit pas pour immigrer aux Etats-Unis.  « Ce n’est pas forcément aussi facile pour tout le monde de vivre à l’étranger. Certains ont plus de mal dans un monde qu’ils ne connaissent pas, sans y avoir de point de repère. Mais globalement la plupart des expatriés aux Etats-Unis sont heureux d’y être !« 

Originaire du Loiret, Florian Dauny a fait ses études de droit à Bordeaux, puis à Montpellier, avant de terminer par un Master de droit comparé à l’University of Florida… Gagné par les Etats-Unis, il y est resté, d’abord comme étudiant, puis comme avocat (il a prêté serment au barreau de New-York en 2011). Florian Dauny a ainsi emprunté lui même tout le parcours de l’expatrié, avant de faire de l’immigration son métier. 100% des activités de son cabinet sont dédiées à l’aide aux postulants pour les visas et les cartes vertes aux USA.

LE COURRIER DE FLORIDE : La pression des francophones est-elle toujours forte pour venir aux Etats-Unis ?

Me Florian DAUNY : Oui, en règle générale, et au niveau des Français en particulier, il y a beaucoup de demandes. Viennent ensuite, pour les francophones, les Québécois et aussi pas mal de Belges. Mais nous travaillons avec un peu toutes les nationalités de la planète, et les Etats-Unis sont attractifs pour tout le monde !

LE CDF : Le candidats à l’expatriation sont-ils bien informés sur la vie aux Etats-Unis – en particulier les créateurs/repreneurs d’entreprises – au moment où ils vous contactent ?

F.D : Comme vous le savez il y a une part de rêve pour ceux qui souhaitent s’installer ici, et ça corrompt parfois un peu la démarche. C’est notre devoir d’avocat, en premier lieu d’analyser le sérieux de cette démarche, et ensuite d’informer le client sur les éventuelles erreurs ou pièges qu’il aura à affronter. Les Canadiens connaissent bien mieux le système américain. Mais pour les Français, parfois les avocats ont des appels de personnes qui, quand on leur demande leur projet professionnel aux Etats-Unis nous répondent : « mon projet professionnel c’est de quitter la France ». Dans ce cas-là, je leur explique les démarches envisageables mais leur rappelle avant tout l’importance d’avoir un projet professionnel solide qui, à la fois les qualifiera devant les services de l’immigration, mais qui assurera aussi la pérennité de leur vie en Amérique. Ceci dit, c’est tout de même assez marginal : la plupart ont bien les pieds sur terre !

LE CDF : Les services de l’immigration américaine sont à priori très vigilants…

F.D : Oui, l’USCIS ne laisse rien au hasard, et ça ne s’est pas arrangé ces dernières années. Ils sont devenus très sourcilleux. Les services consulaires américains à l’étranger jouent plus facilement le jeu que l’USCIS à  la condition évidemment que les projets soient sérieux et les dossiers bien ficelés.

LE CDF : On parle, dans la plupart des cas, de visas E2 ?

F.D : Mon cabinet fait tous les types de visas d’immigration (sauf les procédures liées aux reconduites à la frontière), mais c’est vrai que les visas E2 sont très populaires, de par leur caractère souple et la rapidité de leur obtention. Néanmoins il est aussi possible de postuler pour des « cartes vertes » (green cards), c’est à dire un statut de résident permanent, sans ainsi avoir besoin de visa. Les qualifications requises sont dans ce cas évidemment plus exigeantes. Il existe aussi d’autres visas investisseurs, mais aussi bien d’autres visas permettant de venir travailler aux Etats-Unis : les « O » pour les talents exceptionnels, les L1 pour le transfert  d’une personne d’une société basée en France à son antenne américaine, et beaucoup d’autres.

LE CDF : Les talents exceptionnels le sont-ils tous vraiment ?

F.D :  La plupart du temps, oui. Certains ont toutefois surtout du talent pour se mettre en valeur. Si vous n’avez pas beaucoup de talent mais qu’un grand nombre de médias parlent de vous, alors ça peut aider. Mais je ne conseille pas de perdre du temps à monter des dossiers folkloriques, et pour ma part je ne présente à l’immigration américaine que des dossiers dont les chances de succès sont importantes

LE CDF : Est-il possible d’en être certain ?

F.D :  La décision finale est toujours à la libre appréciation de l’officier qui va lire votre dossier. Et s’il n’aime pas la couleur de vos lunettes, alors il pourra toujours trouver quelque chose qui ne lui convient pas dans votre dossier. Donc mieux vaut être très complet. Nous constituons des dossiers qui correspondent à la loi et aux critères demandés, mais nous allons plus loin : nous essayons de monter les dossiers de la manière dont les lois sont interprétées par les officiers, ce qui permet d’éviter les mauvaises surprises. Pour revenir aux cartes vertes pour personnes extraordinaires (EB1A), juste un exemple pour illustrer le problème : un joueur de la MLB (Major League Baseball) étranger souhaite initier une demande. Sauf que l’immigration lui répond : « vous êtes un talent reconnu , mais vous n’êtes pas au Top des Joueurs de la MLB et vous ne qualifiez donc pas dans cette catégorie » ! Si l’officier est un fan de baseball… alors vous avez un problème !

LE CDF : Pour les visas d’investisseurs E-2, le visa passe-t-il par l’injection d’une somme d’argent importante ?

F.D : Ce que souhaite l’immigration, c’est savoir que vous allez enrichir votre pays d’accueil et  il n’y a pas de somme minimale légale à investir ; j’ai même traité un dossier où la somme investie était inférieure à $50,000. Ceci dit le projet était très bon, avec de grandes garanties de succès, et il est passé. On parle souvent d’une somme minimale requise de 100 000$. Ca ne signifie pas qu’on ne puisse pas faire des dossiers pour un moindre montant, mais l’apport de capitaux est évidemment un point important pour prouver que votre dossier va vraiment enrichir les Etats-Unis. Les promesses n’intéressent pas les officiers d’immigration. D’autres facteurs rentrent néanmoins en jeu. Par exemple, si vous comptez poursuivre aux USA un métier pour lequel vous avez déjà fait vos preuves en France, etc…

« Il y a toujours beaucoup de pression des francophones pour venir s’installer en Floride » (Me Florian Dauny)

LE C.D.F : On parle parfois de ces créateurs d’entreprises qui se retrouvent en échec aux Etats-Unis. Y a-t-il des raisons communes à ces échecs ?

F.D : Les échecs dans les créations d’entreprises ne sont pas propres aux expatriés : il y a un taux d’échec dans les créations d’entreprises aux Etats-Unis, y compris et surtout pour les américains eux-mêmes. C’est pour cela qu’il est parfois plus prudent de reprendre une entreprise déjà existante – il y en a de belles sur le marché – de bien s’y connaître dans le métier que vous comptez exercer ici, et en tout cas de ne rien laisser au hasard. Pour les entreprises en échec, on entend souvent parler de personnes qui ont repris une entreprise sans faire la due diligence, en se fiant juste aux chiffres montrés par le vendeur. Dans ce cas-là, on a toujours des surprises. Il faut travailler avec un comptable ou un avocat fiscaliste avant d’acheter l’entreprise ; il y a de très bons experts francophones pour cela aux Etats-Unis.

LE C.D.F : Quels sont les grandes tendances dans la création d’entreprises francophones ici ?

F.D : On a bien sûr, toujours, la « French Touch » avec tout ce qui concerne la cuisine, les arts ou la beauté, avec nombre de restaurants, de coiffeurs, de spas, de mode ou de design, mais aussi, phénomène beaucoup plus récent, cette « French Touch » arrive de plus en plus dans les domaines des nouvelles technologies. Pas mal de choses dans les réseaux sociaux ou la finance, et ce sur l’ensemble du territoire : à New-York ou en Floride aussi bien que dans la Silicon Valley. Là ce sont souvent de moindres investissements qui sont réalisés, mais avec des gens qui arrivent ici assez jeunes, avec une expérience déjà importante et des connaissances très pointues, spécialisées.

LE CDF : L’autre grand volet pour un avocat d’immigration, c’est tout ce qui est familial…

F.D : Oui, là les critères d’admissibilité sont beaucoup plus faciles à comprendre. Mais ce sont des dossiers qui sont parfois difficiles à monter, et les délais d’obtention dont il faut se méfier. Dans ce domaine-là aussi l’USCIS est très regardante. La moindre case que vous oubliez de cocher peut entrainer plusieurs mois de retard pour votre dossier, et tous ceux qui sont passés par là savent de quoi je parle !

En plus des visas d’investisseurs et des regroupements familiaux, il y a aussi les salariés : beaucoup de sociétés font appel à nos services pour que nous accompagnions l’entrée sur le territoire américain de leurs employés arrivant de France, du Canada ou d’ailleurs. Qu’ils n’hésitent pas à nous contacter s’ils ont besoin d’infos !

CABINET D’AVOCATS FLORIAN J. DAUNY

18851 NE 29th Ave, Suite 700, Aventura, FL 33180

Tel : +1 (305) 682-7940 – contact@daunyimmigration.com

www.daunyimmigration.com

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Florian Dauny avocat 2016-2017

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