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Floride : Daniel Veilleux quitte la présidence de Desjardins Bank

C’est un coup de tonnerre dans le « village francophone » de Floride, après une décennie à la tête de la version américaine de la Caisse Desjardins, Daniel Veilleux va en quitter la présidence. Il aura été l’une des personnes les plus influentes de la communauté (après les joueurs québécois des Florida Panthers !).

Voici quelqu’un qui aura fait l’unanimité en Floride : un grand nombre d’entreprises, de particuliers et d’associations en témoignent ! Daniel Veilleux quittera la présidence de Desjardins au mois d’août, remplacé par Louis Rhéaume. Il travaillera à la banque pendant la phase de transition, et tout en continuant à s’occuper du développement des affaires, jusqu’au mois d’avril, qui pour lui sonnera l’heure de la retraite ! Rétrospective avec Daniel Veilleux de ses années en Floride.

LE COURRIER DE FLORIDE : Alors, vous allez nous quitter ?!

DANIEL VEILLEUX : Non, je reste ! En 2019 nous allons visiter la côte ouest des Etats-Unis et du Canada pendant plusieurs mois, mais ensuite nous resterons habiter en Floride. Peut-être un peu plus comme les Snowbirds, car bien évidemment le Québec et la famille nous manquent aussi, donc nous irons souvent y séjourner durant l’été. Je compte aussi continuer à m’impliquer dans la communauté francophone de Floride, comme je l’ai fait depuis le début.

LE CDF : Ca faisait quelques années que vous étiez à la Desjardins !

D.V : J’ai commencé tout en bas de l’échelle à 18 ans dans une autre banque, puis je suis resté 32 ans à la Caisse. Il y a 10 ans on m’a proposé la présidence de Desjardins Bank en Floride. La direction pensait que j’avais le bon profil pour le développement des affaires, un aspect qu’ils comptaient mettre en avant. Je suis ainsi devenu le 4ème président de Desjardins Bank depuis son ouverture en 1992.

LE CDF : Vous connaissiez la Floride ?

D.V : Non, j’étais seulement venu en vacances à Daytona l’hiver précédent.

LE CDF : Quels ont été les grands changements que vous avez pu constater chez les francophones de Floride en 10 ans ?

D.V : Quand je suis arrivé, c’était la « crise des subprimes ». Les Canadiens achetaient énormément en Floride, et ce boom a continué jusqu’en 2015. A Desjardins Bank, nous sommes passés de 32 employés à 58, donc nous avons presque doublé. Les embauches se sont aussi stabilisées en 2015. Dans le même temps on a noté un fort rajeunissement des Snowbirds, et de nouvelles tendances. La présence des francophones n’était plus uniquement sur Broward County, mais partout dans le sud, y compris la côte ouest. J’ai ouvert une succursale à Boynton Beach (comté Palm Beach) et nous avons lancé une « vitrine mobile » qui parcourt la côte ouest durant la saison. Et en début d’année 2018 nous avons décidé de louer un petit bureau de représentation à Bonita Spring, près de Naples, pour faire un test sur les trois premiers mois de l’année. Nous verrons si nous allons le renouveler pour la prochaine saison, mais je pense que ça a été assez positif : nous y avons accueilli beaucoup de monde.

LE CDF : Un bureau Desjardins sur la côte ouest ? C’est nouveau !

D.V : Oui. Il y a aussi beaucoup de Canadiens là-bas, mais sur un territoire beaucoup plus grand. Nous avons aussi des comptes d’entreprises françaises, canadiennes et pas seulement en Floride. C’est une facilité pour les entreprises francophones présentes dans les autres Etats de travailler avec nous.

La dématérialisation des services facilite beaucoup les choses : les clients ne viennent plus forcément tous les jours au guichet. Et ça aussi ça a été une grande tendance des dix dernières années ; il a fallu développer tous les services qu’internet permettait d’apporter pour faciliter la vie des gens.

LE CDF : Et comment s’est passée la dernière saison ?

D.V : Il y a eu une croissance des volumes de transactions. Il y a donc eu plus de monde en Floride, mais mon impression c’est que les gens viennent sur des durées un peu moins longues, et pas seulement en hiver. VisitFlorida annonçait par exemple +13% de Canadiens sur l’été 2017, et ce malgré l’ouragan Irma qui a considérablement freiné le tourisme. La dématérialisation ne concerne pas que les banques, mais aussi les touristes : on sait que beaucoup de personnes viennent ici et continuent de travailler sur leur ordinateur. Qu’ils soient à Miami, à Québec ou à Paris, ça ne change plus grand chose pour certains qui ont les moyens de fuir l’hiver très rapidement et de manière temporaire, pour venir travailler au bord de la piscine !

LE CDF : Y a-t-il une réalisation – hors profession – dont vous êtes fier ?

D.V : La CCQF bien sûr, qui vient de devenir « Chambre de Commerce Canada-Floride ». Je suis très fier de son développement. J’avais rencontré le président Marcel Racicot juste avant d’être nommé en Floride, et je pense qu’ensemble nous avons fait du bon travail pour accompagner toutes ces entreprises en Floride lors des missions commerciales. Et vous avez vu que ça s’accentue année après année, tout comme le nombre d’adhérents d’ailleurs.

La Chambre va devenir plus puissante encore avec son label « Canada ». Je pense que ça dénote aussi un autre changement : la manière dont les étrangers voient la Floride. Autrefois c’était le plus bel endroit pour aller à la plage. Aujourd’hui c’est aussi parfait pour venir faire des affaires.

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