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On a vu pour vous : un pianiste nommé Bob Dylan

On a été voir Bob Dylan à Fort Lauderdale… et on n’a pas regretté.

Il y a des choses immuables aux Etats-Unis : chaque soir depuis toujours les couchers de soleil sont les plus beaux de la planète. Juste après, depuis toujours, Bobby monte sur scène. Un jour où l’autre, vous êtes sur sa route pour une expérience déroutante : il fait toutes les villes, les petites comme les grandes. Il chante son dernier album devant vous, alors qu’il pourrait remplir des stades avec ses succès d’hier, ceux qui en avaient fait une star planétaire. Mais, hier c’était hier. Bobby ne se retourne pas. Pourquoi ? Pourquoi doit-on faire enfermer son téléphone dans une pochette avant le concert ? Pourquoi ne parle-t-il pas au public ? Les réponses, mon ami, elles flottent dans le vent ! 

Eh bien, je suis l’ennemi de la trahison

Un ennemi des conflits

Je suis l’ennemi de la vie non vécue et dénuée de sens

Je ne suis pas un faux prophète

Je sais juste ce que je sais

Je vais là où seuls les solitaires peuvent aller

(Bob Dylan, False Prophet)

Même s’il n’est pas un faux prophète, de toute façon le public est déjà gagné à sa cause avant le concert : c’est un peu une ambiance « cult » (secte) pour nombre de personnes présentes !

Bob Dylan a 82 ans, il a du mal à marcher. Le rideau se lève alors qu’il est déjà derrière un piano qu’il ne quittera pas et dont il joue sur 100% des chansons. C’est beaucoup moins agressif que la guitare folk et l’harmonica d’antan. Mais son groupe s’occupe du son, pas de souci, et Bob est un merveilleux pianiste rock ! C’est d’ailleurs le cœur nucléaire du concert : Dylan et son groupe sont le réacteur de la musique Americana, les inspirateurs de tant d’autres artistes.

Bob Dylan au piano

Beaucoup craignent « une voix rauque inaudible ». Encore une fois, c’est Bob Dylan, donc il a toujours fait des choses bizarres avec sa voix et, c’est vrai que des fois on ne comprend pas tout. Mais, vraiment, on est très loin des enregistrements pénibles entendus avant 2020 : sa voix est beaucoup plus claire et il en use encore aujourd’hui de manière (parfois) très agressive : Dylan a des messages à faire passer. Par moments le groupe baisse le son afin de laisser place à sa voix et la magie opère, rapidement vous fusionnez avec le poète, vous vous laissez bercer par ses balades.

Timide au début, le public embarqué apprécie quand il chante « I’ve made up my mind to give myself to you » (Je me suis résolu à me donner à vous) ou bien sûr, puisqu’on est en Floride, lorsqu’il célèbre « Key West ».

On ne va pas faire la critique de tout le dernier album, qui date de 2020, mais il contient ce qu’on peut appeler « des classiques » (en tout cas pour les fans) comme Mother of Muses, que vous n’entendrez pourtant jamais à la radio. Une raison de plus de venir le voir.

Certains se sont plaint par le passé qu’il ne fasse pas d’efforts pour le public. A chaque fois qu’il se lève de son siège, ces efforts sont pourtant si évidents. Avant de saluer une dernière fois son public, Bobby chante « Every Grain of Sand » et, pour ne pas insulter le passé, il joue les dernière mesures de la chanson à l’harmonica. La foule se lève.

Etre en présence d’un tel mythe, c’est déjà inoubliable. Mais il y a toujours une magie, un peu bizarre, certes, dans les concerts de Bob Dylan. Mais, quand même, il ne faut pas passer à côté.

PS : Après sa propre tournée, Dylan enchaînera tout l’été 2024 partout aux USA avec Willie Nelson.


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