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Les frontières des USA et du Canada sont indéfiniment fermées (éditorial)

par Gwendal Gauthier, directeur du Courrier des Amériques.
par Gwendal Gauthier, directeur du Courrier des Amériques.

« Il faut faire un effort pendant deux semaines pour aplatir la courbe. » Vous vous rappelez de la chanson ? Seize mois plus tard on en est encore là !!!! Notez que tout le monde est d’accord pour faire des efforts en temps de pandémie (1). Mais ça n’empêche pas d’appeler les choses par leur nom : une fermeture de frontières pendant 365 jours par an n’a rien de « temporaire », surtout quand ça fait plus d’un an que c’est le cas. Les frontières sont donc indéfiniment fermées, c’est un fait. « Pour votre bien et pour votre sécurité », comme on disait en URSS et comme on le dit encore en Corée du Nord. Peut-être, cette fois, est-ce pour de bonnes raisons (« comparaison n’est pas raison ») – mais en tout cas il n’y a plus rien de temporaire dans cette fermeture de frontières. Faut-il attendre l’anniversaire des deux ans de covid pour que ce soit un fait établi ? Comme vous voulez, mais on n’en est plus tellement loin.

Aux dernières nouvelles :

Selon Reuters, le 7 juillet la Maison-Blanche aurait déclaré « il y a des discussions qui doivent se tenir avant d’annoncer les prochaines étapes de réouverture des voyages avec quelque pays que ce soit« . Cela fait suite à la création d’un « comité d’études » sur le sujet des frontières début juin. Autant dire qu’il a dû beaucoup « étudier » depuis lors ce « comité d’étude » !!! (Pour rouvrir ses frontières, l’Union Européenne a pour sa part simplement signé un document, ça lui a pris deux minutes).

– Le PM Canadien Justin Trudeau a de son côté écarté mardi dernier une réouverture normale de la frontière. Certes les propos ne sont pas très clairs (il parle de ne pas rouvrir « aux non-essentiels non-vaccinés ». Ca n’est pas choquant en soi, mais on ne peut pas vraiment qualifier ce genre de déclaration de « signe positif ». Pourtant chacun s’attendait à une réouverture de la frontière canadienne, si ce n’est le 21 juin, au moins le 21 juillet (le Canada reporte l’ouverture des frontières chaque mois au 21 du mois suivant). Le seul point positif, c’est que (enfin) les Canadiens vaccinés qui rentrent au Canada n’ont plus à réaliser les trois jours d’hôtels payants. Ouf !!!!!

Comme le notait justement Franck Bondrille dans notre interview, depuis mars 2020 les médias de masse américains ne parlent jamais du sujet de la frontière. Comme si ça n’existait pas. La réalité est celle-ci : après avoir soutenus Joe Biden durant la campagne électorale, ils ne souhaitent pas le mettre en difficulté. Ils font donc comme en URSS : ils ne parlent pas des sujets qui dérangent les dirigeants (et c’est valable pour les autres sujets). « Pourquoi parler de la frontière ? Tout le monde sait déjà qu’elle est fermée ! »

Heureusement, certaines voix s’élèvent pour souligner les problèmes que cela provoque. Les Etats-Unis et le Canada sont des pays créés sur la base d’une immigration incessante. De dizaines de millions d’Américains ne sont pas nés aux Etats-Unis, et ont donc leur famille à l’étranger. Au nombre desquels se trouvent beaucoup de nos lecteurs francophones : Canadiens, Européens, Africains… Toute ces familles sont coupées depuis 16 mois. Et il y a d’autres conséquences : de nombreuses entreprises sont en danger.

Si on a cité l’URSS et la Corée du Nord, ce n’est pas non plus un hasard. Le repli derrière des frontières fermées durant des années est un danger politique en lui même. Une revue comme Foreign Policy ne s’y trompe pas. Elle a été créée par la Fondation pour la Paix Internationale. Elle appartient désormais au Washington Post qui est un journal de tendance Démocrate. Et pourtant la revue accuse Biden et Trudeau d’avoir – en maintenant les frontières fermées – un comportement opposé à la science.

Ca fait presqu’un an qu’on le répète : aucun argument scientifique n’explique la nécessité de bloquer les frontières. Comme je le disais dans mon dernier éditorial, Trump les a fermé trop tard fin janvier 2020, et Joe Biden s’était même moqué de lui en rétorquant que Trump essayait d’arrêter le virus « en construisant des murs« , parlant même « d’hystérie xénophobe« . A priori Biden a changé d’avis, mais sans nous expliquer pourquoi. Foreign Policy donne la seule explication : Biden cède (comme Trudeau) à la politique de la peur. C’est le contraire de ce qu’avaient fait les Américains aux frontières après le 11 septembre : au lieu de céder à la peur, ils avaient adapté l’équipement. En fait on peut même dire que le 11 septembre a eu pour conséquence de grandes améliorations technologiques dans le domaine des voyages et des frontières.

Il n’y aucune raison de fermer les frontières et, à l’inverse, les voyages sont mêmes bons pour stopper la pandémie : non seulement on n’attrape pas la covid avec le système de ventilation des avions, mais en plus, comme il faut un test avant de prendre l’avion ou de passer une frontière, les voyageurs savent alors s’ils portent la maladie ou pas. Ceux qui vont faire leurs courses à Walmart, eux ne le savent pas, et peuvent contaminer leur entourage. Pas les voyageurs internationaux !

https://www.facebook.com/senateurregnard/posts/2084203901719287

Certaines personnes trop politisées défendront peut-être corps et âme la politique de leurs dirigeants. Mais comment peut-on défendre la politique aux frontières du Canada, qui en janvier dernier laissait encore rentrer les malades de la covid sans leur demander de test ? Ils ont exigé ce test seulement à partir du 7 janvier, soit huit mois après l’Union Européenne !!!!!!!!!! On vous le dit, il n’y a strictement rien de rationnel ni de scientifique dans ces mesures (sans parler des punitions mises en place contre les voyageurs, comme par exemple les trois jours à l’hôtel pour 2000$ que les Snowbirds ont dû payer alors qu’ils étaient les seuls canadiens à être, à l’époque, vaccinés !!!).

Et puis, il convient de rappeler que ce ne sont que les voyages « non essentiels » terrestres qui sont interdits aux Canadiens. Les vols vers la Floride (et les autres Etats) n’ont jamais été interdits !!! Résultat, il y a eu au moins 25% des Snowbirds habituels qui sont allés en Floride l’hiver dernier (2020-21). Vous appelez ça « fermer la frontière » vous ????

Il existe d’irrationnels (et très trumpiens) arguments assurant ainsi que les frontières arrêtent les pandémies. Alors pourquoi laisser passer au Canada les « voyageurs essentiels » ??? Pourquoi laisser rentrer les Snowbirds en avion ? Pourquoi laisser rentrer aux Etats-Unis des milliers d’immigrés clandestins ? Ceux-là n’ont pas la covid ???? Non-seulement ils l’ont, mais en plus c’est eux qui ont ramené les « nouveaux variants », ce qui était une évidence. Pas Claudette et Paul, les gentils retraités empruntant tous les six mois en auto le trajet Québec-Floride, vaccinés et faisant bien attention à leur comportement.

Récemment le secrétaire d’Etat Blinken répondait à une question en indiquant qu’il fallait faire attention aux « nouveaux variants » avant de décider de rouvrir les frontières américaines. Apparemment c’est bien le « variant indien » qui leur fait peur. Notons qu’il a dû se glisser dans le sac-à-dos d’un immigré clandestin car il a bien passé la frontière, et il en train de devenir majoritaire un peu partout en Amérique du Nord. Mais, surtout, le comportement de Blinken pose la question suivante. Etait-il intelligent de fermer la frontière pour limiter la propagation de la covid pendant 16 mois ? Allez, admettons que ce soit vrai. Dans ce cas, est-il intelligent de la refermer pendant 6 mois supplémentaires en raison du « variant indien » ? Allez pourquoi pas aussi. Dans ce cas-là, au bout de deux ans de fermeture quand le « nouveau nouveau variant » va arriver il faudra donc laisser les frontières fermées six mois de plus ? Et encore six mois de plus ? Et encore six mois de plus ? Sans jamais en parler à la télévision des fois que ça dérange les gouvernants ? Au quel cas, si nous n’écrivions pas ces lignes, dans 50 ans on en serait encore à une « fermeture temporaire des frontières » !

Pour terminer on va rassurer nos lecteurs, on pense que ça va rouvrir durant l’été. Trudeau avait annoncé qu’il serait possible de rouvrir « quand 75% de personnes auront reçu la première dose ». Ce matin on en est à 69,4% au Canada. Ce serait étonnant qu’il se contredise beaucoup plus que ça. C’est surtout pour l’avenir que je souhaite pointer du doigt toutes ces incongruités dont je viens de parler.

Aussi bien en Europe qu’aux USA ou au Canada, quand les dirigeants n’ont plus su quoi faire face à ce virus, ils ont alors fermé les frontières pour montrer qu’ils faisaient quelque chose. Ca a bouleversé la vie de dizaines de millions de personnes. Pour rien.

Gwendal Gauthier


1 – Nous précisons à toutes fins utiles (pour les lecteurs qui ne nous connaissent pas) que nous avons relayé toutes les consignes gouvernementales depuis le début de la pandémie et que nous n’avons jamais relayé aucune théorie du complot sur la covid ou les vaccins.


Maxime Bernier : « Il est temps de rouvrir la frontière entre le Canada et les Etats-Unis ! »

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3 commentaires

  1. Quelle logique! Les frontières sont des frontières seulement au niveau du sol???

    Donc, en l’air tout est possible ??? Aucune indication…Aucune limitation…

    On peut donc voler sans problème et se retrouver aux US ?

    Aucune logique. Ça ne fait que compliquer la vie des voisins de ce pays.

    Moins d’argent à dépenser de ce côté.
    Ça devient beaucoup trop cher pour s’y rendre par l’air.
    Dommage!

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