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Ce que Trump a accompli en 5 mois : ses succès et ses échecs

La cote de popularité de Donald Trump était assez stable en juin 2025. Elle n’est pas très bonne, mais elle ne l’a jamais été, donc ce n’est pas très grave. En tout cas elle ne s’est pas effondrée.

Au nombre des points positifs à mettre au crédit de Trump : il y a une constante dans ses volontés politiques, et ses partisans en sont heureux. Mais au niveau économique, pour le moment ses tentatives d’innovations rencontrent peu de succès.

Après, dans le détail, nous essayons de rester sur les catégories les plus importantes de ses promesses. Bien que neutres, ce genre d’analyse reste très subjectif, et il nous semble que: 

Les promesses tenues : 

– SE DEFAIRE DE L’INERTIE DE LA MAISON BLANCHE : Même un grand nombre de Démocrates ont admis que Trump avait su gagner l’élection grâce à un plan de grande envergure, avec une vision plus large que les précédents présidents et candidats à ce poste. L’élection, c’est une chose, mais après l’avoir gagnée, il restait à mettre ce plan à exécution. Et, force est de constater que, si le bilan est contrasté, en revanche on ne peut que créditer Trump d’être véritablement passé à l’action, là où ses prédécesseurs (y compris Trump durant son premier mandat) avaient beaucoup de mal à faire passer et/ou voter des réformes. Il convenait de souligner ce succès en premier.

– IMMIGRATION : dès sa prise de fonction, le nombre de migrants illégaux s’est tari à la frontière sud. Comme quoi, contrairement à ce que disaient les Démocrates, c’était surtout une question de volonté. 

– EMPLOI : Tout va bien. Ceci dit, cinq mois après sa prise de pouvoir, les conditions du plein emploi ont été créées par les précédents présidents plus que par l’actuel mandat.

– SANTE : La santé ne ressort pas entièrement du pouvoir fédéral, mais souvent de celui des Etats. Il est donc pour le moment difficile de quantifier les succès, mais en tout cas Robert Kennedy Jr met la pression et il garde le cap et des ambitions fortes face au très mauvaises conditions sanitaires dans lesquelles vivent les Américains, aussi bien du point de vue de la nutrition que de celui de la médecine. A confirmer.

– COVID : Là aussi, l’administration Trump tient ses promesses : Abandon de toute politique fédérale obligatoire sur les masques, vaccins ou confinements : retour à une approche très décentralisée. Executive Orders pour limiter la censure des discours anti-vax ou critiques du gouvernement sur les réseaux sociaux. Campagnes médiatiques valorisant le “choix individuel” face aux mesures sanitaires, et dénonçant le “paternalisme” des experts. Réduction progressive du budget des agences sanitaires fédérales dédiées à la pandémie, au profit d’autres priorités.

– BAISSE DES IMPÔTS : La loi « Big Beautiful » est seulement une reconduction des baisses d’impôts déjà existantes ces dernières années. Mais elle aura été difficile à voter (à une voix près à la Chambre) donc pour le moment autant le mettre dans la catégorie des succès, même si c’est très relatif, puisque (si elle est définitivement adoptée) ce ne sera pas une « nouvelle » baisse, mais une continuité. 

– DOGE : On crédite le DOGE (Département de l’Efficacité Gouvernementale) d’avoir réalisé 180 milliards d’économies annuelles. Le fait de pouvoir réformer l’administration américaine est une très bonne nouvelle en soi, même si la « non-utilité » des personnes licenciées (ou « non-remplacées ») a été vivement critiquée.  Elon Musk a promis qu’il était possible de faire plus d’économies.

– INFLATION : Pour le moment ça va, notamment grâce à la baisse du prix du pétrole. Mais vu les annonces de Walmart ou des constructeurs automobiles…. Ça risque de ne pas durer. Ni avec la guerre en Iran. 

– ASSAINISSEMENT ELECTORAL : L’Executive Order du 25 mars tente de :

– resserrer l’accès au vote via des barrières administratives,

– fédéraliser le contrôle du système électoral,

– intensifier la surveillance du vote par des poll watchers.

Il y a de fortes oppositions en justice contre cette réorganisation que les Républicains présentent comme fortement souhaitable (après avoir dénoncé des fraudes électorales).

– LUTTE CONTRE LE WOKISME : La suppression des programmes de diversité (DEI) a bien été mise en place.

– LUTTE CONTRE L’ANTISEMITISME : problème surtout jusqu’à présent concentré dans les Universités américaines, qui se sont vues pour certaines et pour cette raison retirer des subventions fédérales importantes. Pas certain – malheureusement – que l’antisémitisme n’ait pas récemment débordé le cadre étudiant.

– DIPLOMATIE : Trump, notamment avec ses droits de douane, s’est fâché avec à peu près tous les pays du monde, sauf le Vietnam, la Grande-Bretagne et Israël. On n’imagine pas que ce ne soit pas volontaire (quand par exemple il parle 18 fois de « 51e Etat » aux Canadiens… impossible d’être surpris que les intéressés soient fâchés !). On a beaucoup de mal à voir en quoi cette politique de l’humiliation serait un succès économique (le boycott touristique et celui des produits américains coût très cher), mais en tout cas Trump a bel et bien fait ce qu’il a voulu !

Les échecs de Trump :

– STABILITE GOUVERNEMENTALE : Le gouvernement semble (beaucoup) plus stable qu’en 2016-20 (difficile de faire pire), mais le divorce avec Elon Musk souligne plus qu’une fâcherie personnelle : les Républicains sont toujours divisés entre des courants conservateurs et libertariens. Il y a aussi des lignes de fractures chez les Républicains sur l’intervention militaire en Iran.

– REDUCTIONS BUDGETAIRES : Les 180 milliards annuels « sauvés » par le DOGE ne représentent que 10% dans l’océan des 1,8 trillions du déficit public américain. C’est certes un début. On a quand même du mal à voir où il va trouver les autres 90%.

– DROITS DE DOUANE : L’un des projets les plus ambitieux de Trump. Mais après cinq mois à en parler, à en mettre puis à les suspendre, Trump a réussi à négocier avec seulement deux pays : le Vietnam et la Grande-Bretagne. Pour le moment ça ressemble clairement à un échec, mais bien évidemment ce n’est pas terminé. Si début juillet il n’y a pas plus de résultats, l’échec sera à la hauteur des provocations de Trump sur le sujet (immense).

– BALANCE COMMERCIALE : En raison des menaces de droits de douanes les détaillants américains ont cette année démultiplié leurs achats à l’étranger, afin de faire des stocks : de voitures, de cadeaux de Noël… de tout ce qu’ils pouvaient. La balance commerciale va donc être la pire de l’histoire américaine. 

– ARRET DES GUERRES : Trump avait promis d’arrêter « en 24 heures » la guerre Ukraine-Russie : il en a été incapable, même en cinq mois. De même pour les guerres Israël-Hamas ou Israël-Iran.

Notons quand même qu’il n’a pas débuté de nouvelles guerres, comme il le promet  depuis 2015 !

– PROGRAMME ARTEMIS : Il s’agit d’un des plans les plus symboliques de Donald Trump (et Elon Musk) : le programme pour retourner sur la Lune puis aller sur Mars. Au minimum le prochain Américain sur la Lune n’y arrivera pas avant 2027. Il y a donc déjà trois ans de retard… et ça se sont les projections actuelles, mais qui bien entendu risquent aussi d’être repoussées beaucoup plus loin. Les missions habitées de la NASA vers Mars ont pris pour leur part 10 à 15 ans de retard, pour un premier vol (pour le moment) possible en 2040 à destination de la Planète Rouge. Il est donc désormais (un peu) envisagé que des vols privés puissent y aller plus tôt que les vols de la NASA. Mais Space X (d’Elon Musk) ne semble pas non plus très au point… (On lui conseille de tester le lancement de fusées électriques à la place !).

Bien sûr, ce n’est pas directement « de la faute de Trump », mais bon en tout cas ce qu’il a présenté comme un ultime rêve de conquête américaine… il va falloir qu’il en assume les déraillements !

– INFRASTRUCTURES PUBLIQUES : Déjà lors de sa campagne de 2016, Trump promettait un plan géant de rénovation des routes, ponts, écoles ou hôpitaux. Huit ans plus tard, rien n’a été entrepris. Aucun financement fédéral massif n’a été débloqué en 2025, et les projets en cours sont pour la plupart issus du plan bipartisan voté sous Biden. Cela reste l’un des angles morts les plus visibles de ses deux mandats. La réalité, c’est que les infrastructures de certains Etats sont absolument catastrophiques. Rappelons que l’éducation dépend des écoles et que la santé dépend aussi des hôpitaux !


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