Visiter les États-Unis : 15 livres pour découvrir et comprendre l’Amérique
Les vacances se profilent à l’horizon et peut-être avez-vous envie de voyager aux États-Unis cet été ? Pour cela, vous pouvez sauter dans un avion et parcourir le pays, mais vous pouvez aussi ouvrir un livre qui vous transporte au choix en Californie, en Alabama, en Géorgie, au bord du Mississipi ou à New-York.
Quoi de mieux qu’un livre pour se retrouver au cœur de l’Amérique, ce pays à la fois complexe, fascinant et déroutant ? Bien sûr, l’idée n’est pas de vous donner une liste de guides touristiques sur les États-Unis, mais de vous proposer des ouvrages récents qui vous imprègne immédiatement de son histoire, de ses mœurs ou de son atmosphère. Focus sur 15 livres qui, chacun à leur manière, racontent l’Amérique d’hier, d’aujourd’hui et de ses habitants (liste non exhaustive !).
Visiter l’Amérique à travers la littérature américaine
– « Bloody Miami » – Tom Wolfe (2013)
Histoire : une fresque de la vie à Miami où les Cubains règnent en maîtres. Tout le spectre social est représenté : Nestor, un policier cubain de vingt-six ans exilé de sa communauté pour avoir sauvé un émigrant clandestin venu de La Havane, Magdalena sa petite amie de 24 ans usant de ses charmes pour faire partie des classes privilégiées, un « oligarque » russe trop généreux pour être honnête, un professeur haïtien prêt à tout pour que ses enfants mulâtres passent pour des Blancs, le rédacteur en chef du Miami Herald… Neuf personnages se croisent dans l’atmosphère sensuelle et violente.
Commentaire : Tom Wolfe croque à belles dents Miami, cette ville bouillonnante si particulière car dominée par une population émigrée.
– « Underground Railroad » – Colson Whitehead (2016)
Histoire : Cora, jeune esclave sur une plantation de coton de Géorgie dans les années 1850, tente au péril de sa vie de gagner les États libres du Nord. De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va être traquée par un chasseur d’esclaves impitoyable qui l’oblige à fuir sans cesse. Mais elle fera tout pour échapper aux horreurs de la servitude et conquérir sa liberté. Ce roman met aussi en lumière le célèbre réseau clandestin destiné aux esclaves en fuite (Underground Railroad) pour leur permettre d’atteindre les États abolitionnistes.
Commentaire : un chef d’œuvre selon les critiques. Prix Pulitzer en 2017.
– « Le chant des revenants » – Jesmyn Ward (2017)
Histoire : Joseph (dit Jojo) a 13 ans, il est le fils de Michael (un blanc) et de Léonie (une noire). Il vit dans la maison de ses grands-parents maternels dans une petite ville du Mississippi. Jojo joue souvent le rôle de parent pour sa petite sœur Kayla, car sa mère Leonie n’est pas vraiment présente. Il admire son grand-père, qui est sa figure paternelle pendant que son père est en prison, et souhaite être comme lui. Commentaire : un road trip à travers le sud qui raconte l’Amérique noire ou métissée d’aujourd’hui, en butte au racisme, aux injustices et à la misère, mais aussi à l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines. Prix National Book Award en 2017.
– « Ici n’est plus ici » – Tommy Orange (2018)
Histoire : à Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d’une histoire douloureuse. Pourtant, tous les membres de cette communauté tiennent à célébrer la beauté d’une culture que l’Amérique a bien failli engloutir.
Commentaire : ce roman traite de la situation des Indiens « urbains » d’Amérique englobant du même coup toute l’histoire de ce peuple quasiment détruit par la colonisation. Consacré « meilleur roman de l’année 2018 » par la presse américaine.
– « Long Island » – Christopher Bollen (2018)
Histoire : à la pointe de Long Island, Orient une petite ville idyllique est farouchement protégée par les locaux des envahisseurs New-Yorkais fortunés et artistes pour la plupart. Un jour, le paradis devient cauchemar : le corps d’un résident est découvert dans la baie et une famille est décimée par un incendie. La psychose s’empare des habitants. Tous les regards se braquent alors vers le seul « étranger » Mills, un jeune vagabond arrivé depuis peu et recueilli par Paul, un architecte quinquagénaire…
Commentaire : entre rivalités des classes et vision désenchantée de Manhattan en miroir, l’ouvrage est un polar autant qu’une étude de société aiguisée.
– « Mécanique de la chute » – Seth Greenland (2019)
Histoire : un empire financier bâti à New York par une famille juive originaire d’Europe centrale suffit-il à mettre les descendants à l’abri des tracas de la vie ? Apparemment non, car Jay Gladstone, héritier de cette fortune est assailli par les mêmes contrariétés : épouse exigeante, progéniture insupportable, obligations familiales, contraintes sociales. Mais Jay est néanmoins le maître du monde jusqu’à ce qu’un événement dramatique ne vienne enclencher le mécanisme de sa chute.
Commentaire : un roman sur les embûches de notre temps et ses dangereuses dérives.
– « Un mariage américain » – Tayari Jones (2019)
Histoire : Celestial et Roy viennent de se marier. Elle est à l’aube d’une carrière artistique prometteuse, il s’apprête à lancer son business. Ils sont jeunes, beaux et incarnent le rêve américain… à ceci près qu’ils sont noirs, dans un État sudiste qui fait peu de cadeaux aux gens comme eux. Un matin, Roy est accusé de viol. Celestial sait qu’il est innocent, mais la justice s’empresse de le condamner. Les années passent, et la jeune femme tient son rôle d’épouse modèle jusqu’au jour où cet habit devient trop lourd à porter.
Commentaire : un portrait de la classe moyenne noire du sud des États-Unis, décrit comme « bouleversant » par Barack Obama !
– « L’insoumis » – Judith Perrignon (2019)
Histoire : la vie de Mohamed Ali sous la forme d’une grande traversée sur les routes américaines. L’auteur part à la rencontre de témoins de son histoire : un journaliste sportif du New York Times en retraite, un Imam d’Indianapolis, le vieux Captain Sam qui l’entraîna tout jeune à la mosquée de Miami, les copains d’enfance restés à Louisville.
Commentaire : un voyage dans le temps et l’espace américain.
– « American dirt » – Jeanine Cummins (2020)
Histoire : à Acapulco, Lydia est libraire et mène une vie paisible avec son mari journaliste, Sebastian. Mais celui-ci s’apprête à révéler l’identité du principal chef du cartel de drogue. Elle découvre alors qu’il s’agit de Javier, un client érudit avec qui elle s’est liée d’amitié. Elle s’enfuit aux États-Unis avec Luca, son fils de huit ans, afin d’échapper aux hommes de Javier.
Commentaire : un récit sur l’immigration mexicaine qui a suscité une vive polémique aux États-Unis à sa sortie. Un ouvrage choisi par le club de lecture d’Oprah Winfrey !
– « Le jour ou Kennedy n’est pas mort » – Roger Jon Ellory (2020)
Histoire : si John F. Kennedy n’était pas mort le 22 novembre 1963 ? Ce jour-là, le cortège présidentiel traverse bien Dallas, Jackie est toujours aussi jolie dans son tailleur rose, ils saluent la foule quand soudain… rien ! John F. Kennedy ne mourra pas et va briguer un deuxième mandat. Le président semble avoir échappé à son destin. Mais pour combien de temps ? En revanche, peu après, Mitch Newman un journaliste installé à Washington apprend le suicide de son ex-fiancée dans des circonstances inexpliquées. Il va alors enquêter et découvre que Jean enquêtait sur la famille Kennedy.
Commentaire : une histoire alternative qui mélange fiction et réalité. Un roman à mi-chemin entre le polar, l’analyse politique et la biographie.
– « Où vivaient les gens heureux » – Joyce Maynard (2021)
Histoire : au début des années 1970, Eleanor et Cam se rencontrent à un salon d’artisanat. Rapidement, ils s’installent ensemble dans la ferme d’Eleanor dans le New Hampshire où ils fondent une famille. Ce bonheur familial vole en éclats le jour où un terrible accident survient.
Commentaire : le lecteur suit de cette famille sur plusieurs décennies, liant les évolutions de ses personnages à celles de la société américaine : libération sexuelle, avortement, émancipation des femmes jusqu’à l’émergence du mouvement MeToo. En toile de fond, une réflexion sur la parentalité, le sens du devoir, et de l’abnégation.
– « Celui qui veille » – Louise Erdrich (2022)
Histoire : Dakota du Nord en 1953, Thomas Wazhashk est veilleur de nuit dans une usine de pierres d’horlogerie située non loin de la réserve de Turtle Mountain. Il apprend qu’un nouveau projet de loi sensé « émanciper » les Indiens est sur le point d’être présenté au Congrès des États-Unis, et comprend que les droits des siens pourraient encore une fois être bafoués. Il est alors déterminé à lutter contre, car il sait que ce texte est en réalité une menace pour lui et les siens.
Commentaire : une histoire basée sur la vie du grand-père maternel de la romancière. Prix Pulitzer de la fiction 2021.
– « L’usine à privilèges » – Christina McDowell (2022)
Histoire : le meurtre sauvage d’une des familles les plus en vues de Washington sème le trouble dans cette petite communauté de la ville arcboutée sur ses privilèges. Touchés de près par la violence, parents et enfants remettent en question (ou pas) leur place dans une société américaine cupide et immorale, où le maître mot est discrétion.
Commentaire : l’auteur emmène son lecteur où elle-même a grandi : dans la haute, la très haute société de Washington et dresse un portrait au vitriol de l’élite américaine.
– « Les hommes ont peur de la lumière » – Douglas Kennedy (2022)
Histoire : un après-midi calme et ensoleillé, un bâtiment en apparence anonyme et soudain l’explosion d’une bombe. L’immeuble dévasté abritait l’une des rares cliniques pratiquant l’avortement. Une victime est à déplorer, et parmi les témoins, Brendan, un chauffeur Uber d’une cinquantaine d’années. Cet homme discret et sans histoire va soudain se retrouver au cœur d’un conflit d’une grande violence entre des intégristes religieux, des hommes d’affaires sans scrupules et des féministes bien décidées à défendre leur cause.
Commentaire : un roman à mi-chemin entre thriller et chronique sociale d’une Amérique en crise.
– « Marilyn, ombre et lumière » – Norman Rosten (2022)
Histoire : août 1962 – août 2022. Les 60 ans de la disparition de Marilyn Monroe est l’occasion de découvrir (ou redécouvrir) le livre de Norman Rosten paru en 1974. Poète, romancier, scénariste, il a été (avec sa femme Hedda) l’un des proches de Marilyn durant les sept dernières années de sa vie. Rencontrée par hasard un jour de pluie à Brooklyn au bras du photographe Sam Shaw, il l’avait accueillie chez lui afin qu’elle échappe à l’orage. Pas maquillée ni coiffée, il ne l’avait pas reconnue de suite. Toute leur relation sera ainsi placée sous le signe du naturel.
Commentaire : selon certains critiques littéraires, probablement le portrait le plus tendre qui existe sur Marilyn Monroe.
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