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USA : Le suprémacisme blanc devient une menace terroriste

Comme à chaque « mass shooting » important aux Etats-Unis, la tuerie d’El Paso au Texas le 3 août dernier, qui a fait 22 morts et 24 blessés, a relancé le débat sur les ventes d’armes, notamment d’armes de guerre, et l’absence de contrôle lors de ces ventes. Mais la nature de l’attaque inquiète en elle même car, si les attentats de « suprémacistes blancs » ne sont pas nouveaux aux USA, auparavant il n’y en avait que deux ou trois par décennie, alors qu’aujourd’hui ça s’accélère, ça fait beaucoup de victimes, et beaucoup plus par exemple que le terrorisme islamique, qui avait pourtant traumatisé la génération précédente d’Américains après les attentats du 11 septembre 2001.

Il est difficile de savoir si les revendications racistes ou extrémistes sont des prétextes à des actes suicidaires comme d’autres « mass shooting », mais il est toutefois évident qu’une radicalisation politique et des phénomènes militants nouveaux sont apparus sous Barack Obama (tout comme la première de cette série de meurtres racistes de masse, en 2015, avec neuf afro-américains tués dans une église de Charleston). Cette radicalisation est aussi vraie à l’extrême-gauche, mais le cas le plus inquiétant est celui de l’extrême-droite. La première vague ultra-militante de droite a été celle des Tea Parties, qui se réclamaient d’une droite américaine classique, mais avec une vigueur remarquée. Ce fut ensuite le cas de l’extrême-droite américaine qui a connu un mouvement baptisé « alt-right » (droite alternative) à partir de 2010, et qui a été le théâtre d’une jonction entre des mouvements suprémacistes blancs et des conservateurs plus classiques. Les manifestations et l’attentat de Charlottesville en 2017 (un homme qui a foncé dans la foule en voiture : un mort) semblent avoir discrédité ce mouvement « alt right » et fait fondre ses rangs. Est-ce que le passage au terrorisme est renforcé par la déconvenue politique des mouvements racistes ? Il est encore trop tôt pour le dire.

En tout cas, depuis l’élection de Donald Trump ça a empiré, avec entre autres et notamment cet attentat de Charlottesville en 2017. Puis onze juifs abattus en octobre 2018 dans une synagogue de Pittsburg, et une femme cette année lors de l’attaque d’une synagogue près de San Diego. Et encore trois morts le 29 juillet lors du « Festival de l’Ail » de Gilroy (Californie), puis El Paso au mois d’août. Et c’est sans compter les 16 bombes (qui n’ont pas fait de mort) envoyées par la poste à des personnalités hostiles à Donald Trump (l’auteur, résidant à Plantation en Floride, vient d’être condamné le 5 août à 20 ans de prison).

Les politiques de la Maison-Blanche et de son président, beaucoup plus hostiles à l’immigration que son prédécesseur, sont montrées du doigt par l’opposition, y compris par Joe Biden, le favori des sondages pour la primaire Démocrate. M. Trump est ainsi accusé par l’opposition d’exciter les racistes et d’ainsi les inciter à passer à l’acte. Si Donald Trump compte rester ferme sur l’immigration (qui risque d’être un important facteur de division durant la campagne présidentielle), le 5 août le président a néanmoins assuré que  « d’une seule voix notre nation condamne le racisme, le sectarisme et la suprématie blanche. Ces idéologies sinistres doivent être défaites. La haine n’a pas sa place en Amérique.« 

L’anti-terrorisme américain étant quasiment à 100% consacré aux dangers islamistes, les services fédéraux vont donc devoir être réorientés au moins en partie vers le terrorisme politique intérieur.

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