Le port d’Apalachicola et sa belle forêt de Floride (et ses plantes carnivores !)
Il n’y a pas de ville sur la « côte oubliée » (Forgotten Coast) de Floride. En tout cas pas telle qu’on imagine une ville de nos jours. Pourtant, Apalachicola fut à une époque le troisième plus grand port du sud (après La Nouvelle-Orléans et Mobile). Et, si petite soit elle (un peu plus de 2000 habitants), Apalachicola est donc toujours la principale ville des environs.
Notre vidéo sur Apalachicola :
Apalachicola (ville)
Comme toute la Côte Oubliée, mais peut-être un peu plus, Apalach’ (comme disent les locaux) a conservé ses charmes de la Floride d’antan (« Old Florida »), et c’est ce qui la caractérise le plus. Elle est vraiment le lieu de villégiature incontournable de cette côte, même si… elle n’a pas de plage (elle est à 24km de St George Island). Elle porte le nom d’une tribu amérindienne locale, qu’on désignait ainsi : « les gens de l’autre côté de la rivière » (Apalahchi signifie « de l’autre côté). son port devint riche avec l’exportation du coton du sud américain. Mais l’arrivée du chemin de fer renforça ses concurrentes à son détriment. Apalachicola se replia alors sur la pêche (dont l’huître et la crevette), puis sur le tourisme. Si Miami a poussé comme un champignon en un siècle, Apalachicola est resté de marbre (pour ne pas dire « de brique ») !
L’arrêt n°1 sera sur le port. Les délicieux restaurants y servent les huîtres et crevettes pêchées sur place. Certains ont été délabrés par l’ouragan Michael de 2018, mais il en reste encore ! On vous conseille Up The Creek Raw Bar (demandez une table sur la terrasse : c’est encore plus sympathique avec la vue sur la baie).
Depuis les quais on peut partir à pieds visiter la ville, avec son visitor’s center, le Dixie Theater, le vieux bureau de poste, l’hôtel Gibson Inn (1907). Ne manquez pas les commerces sur Main Street !
Dans un autre quartier, le « historic district », les maisons ont été construites par et pour les pêcheurs : 900 maisons anciennes dont certaines remontent à 1830, avec la Raney House (1836) qui a été transformée en musée. Le cimetière de Chestnut Street est un arrêt obligatoire avec ses vieilles tombes confédérées branlantes dont il est difficile de dire si elles sont plus ou moins anciennes que les arbres-à-barbe qui leur procurent des ombrages mystérieux (Le « CSA » gravé sur certaines tombes signifie « Confederate States Army » (et donc que le gisant sous cette plaque a fait partir de l’armée des états confédérés)).
La ville conserve la mémoire de ses « stars », à commencer par John Gorrie, l’inventeur en 1849 de la première mécanique réfrigérante (l’ancêtre du frigo et de la clim : deux éléments indispensables dans le Sud !).
Comme les pêcheurs, vous aurez le choix entre les visites sur l’eau douce (la rivière et la baie) et l’eau salée, en bateau, en airboat, en kayak, ou le long d’un des chemins de randonnée (regardez sur Google pour les tours organisés : il y en a beaucoup). La charmante Apalachicola contient aussi un Maritime Museum, et tout ce qu’il faut pour passer un superbe séjour !
Voir aussi :
– Notre guide complet de la Panhandle de Floride
– Notre guide complet de la Floride
La forêt d’Apalachicola
Elle est la plus grande forêt de Floride, et elle compte donc un certain nombre de sites pour faire de la marche etc… Il y a de jolis chemins de randonnée un peu partout, notamment Leon Sink Recreation Area (près de Tallahassee) ou près du Silver Lake dans lequel il est possible de se baigner (tout comme Wakullah Springs, de magnifiques sources au sud de « Tally »). On vous conseille néanmoins avant tout la route entre East Point et Bristol avec les trois étapes suivantes. Avant de vous en parlez, terminons cette introduction en vous précisant que, outre les huitres au port d’Apalachicola, la forêt est l’endroit où est produit le « miel de tupelo », un arbre qui ne pousse que dans les marécages proches de la frontière Floride-Géorgie, et qui est réputé sur toute la planète. Voir notre page sur le miel de Tupelo
Apalachee Savannahs Scenic Byway
Ceux (la plupart des touristes) qui veulent juste avoir un aperçu de la forêt iront rouler fenêtre ouvertes tout doucement sur les routes dans la savane entre Bristol et East Point, en vous arrêtant là où vous aurez envie de le faire. La Byway dans la savane commence à 14km au sud de Bristol sur la State Road 12. La partie la plus intéressante est sur la State Road 379 juste au nord de Sumatra, en direction de Bristol. Au bout de quelques kilomètres après Sumatra, en roulant ainsi vers le nord, vous verrez des savanes sur votre droite (vers l’est). Si vous êtes vraiment des citadins, alors voici quelques explications sur cette savane : les boules de poil marron ça s’appelle des ours. Les tubes verts un peu partout ça s’appelle des plantes carnivores. Le « zzzzz » autour de ta tête ça s’appelle un moustique. Et s’il est là, c’est qu’il est pas tout seul. (Et si vous voyez un volcan avec des tigres, c’est que vous n’êtes pas au « bon » Sumatra).
Vous trouverez carte et indications ici pour découvrir la route scénique : https://www.fs.usda.gov/recarea/florida/recarea/?recid=83574
Fort Negro
Au sud de Sumatra, une route vers l’ouest rejoint le site de Prospect Bluff où se trouve le Fort Gadsden au bord de la rivière Apalachicola (il a été fermé après l’ouragan Michael de 2018 : vérifiez qu’il soit rouvert). Il s’agit à l’origine d’un fort britannique construit durant la guerre de 1812. Ils étaient épaulés par des Maroons (esclaves en fuite) qui avaient trouvé ici un refuge quasi impénétrable (quand on y est on imagine ô combien il fut périlleux pour ces esclaves de prendre « l’underground railroad » à travers des contrées à l’origine aussi hostiles à l’homme). Après-guerre cette guerre, les Maroons prirent le contrôle du fort, qui fut surnommé « Fort Negro » par les Américains. Le 27 juillet 1816, un navire de la Navy commença a tirer sur le fort depuis la rivière. L’un des premiers boulet atterrit dans la réserve de munitions : le rêve de liberté se transforma en cauchemar : plus de 300 Maroons périrent dans l’explosion.
www.fs.usda.gov/recarea/apalachicola/recarea/?recid=75221
Tate’s Hell
Troisième étape dans la forêt : Tate’s Hell. Il s’agit en fait du nom de la partie maritime de la forêt d’Apalachicola.
La légende locale attribue ce nom bizarre a la disparition de Cebe Tate, un fermier local qui s’est perdu dans les bayous en 1870 après avoir poursuivi une panthère s’étant attaquée à ses bêtes. Sept jours et sept nuits plus tard, après de multiples morsures de serpents et avoir bu l’eau des marais, Tate serait sorti du bois et aurait juste eu le temps de déclarer à un passant : « Mon nom est Cebe Tate, et je sors juste de l’enfer« . Avant de tomber raide mort.
La forêt s’étend le long du littoral et des bayous. Si vous voulez tenter votre chance (et que vous avez sept jours et sept nuits devant vous !!), elle comprend des sites magnifiques (nous avons expérimenté ce très beau coucher de soleil sur le site de Cash Creek à East Point) (et on a survécu !!). Cash Crek est sur la même route que les deux étapes précédentes.
Voir aussi :
– St Marks National Wildlife Refuge
– St George Island (plage magnifique à 24 kilomètres à l’est).
– Cape St Blas et St Joseph Peninsula State Park (plage magnifique à 30mn à l’ouest)
– Notre guide complet de la Panhandle de Floride
– Notre guide complet de la Floride
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