Qui va gagner le Super Tuesday, la Floride et les Primaires Démocrates ?
Les Primaires ont débuté le 3 février, mais seuls quatre Etats auront voté durant ce premier mois. Le Super Tuesday du 3 mars sera déterminant. Seuls quatorze Etats voteront ce jour-là, mais pour désigner 40% du total des délégués ! En effet, l’immense Californie a avancé à ce mardi-là sa primaire (qui se déroulait autrefois au mois de juin) donnant ainsi encore plus de poids à ce Super Tuesday lors duquel voteront : Alabama, Arkansas, Californie, Colorado, Massachusetts, Maine, Minnesota, Caroline du Nord, Oklahoma, Tennessee, Texas, Utah, Virginie et Vermont.
Néanmoins, il n’est pas même évident que le vainqueur soit connu à ce stade. Si Bernie Sanders devrait s’imposer sur Elizabeth Warren dans le camp des « radicaux », en revanche l’aile centriste compte plus de candidats.
A noter qu’un autre gros Etat, la Floride, votera le 17 mars.
La victoire du camp « centriste » ou de l’aile « radicale » sera déterminée par l’état réel des Etats-Unis d’Amérique. De nombreuses villes et Etats du centre du pays sont en rupture sociale complète. La colère est-elle avancée au point de donner une majorité à une révolution socialiste ? Ce n’est pas encore évident…
– Les primaires continuent jusqu’au 6 juin (calendrier sur la page Wikipedia dédiée)
– Voir nos autres articles sur les élections présidentielles et primaires américaines
L’aile « centriste »
Joe Biden
L’ex-vice-président de Barack Obama était donné favori depuis deux ans par les médias et toutes les personnes autorisées à parler dans l’espace public. Mais, comme le disait Le Courrier de Floride depuis fin décembre, Joe Biden n’était pas en état de résister aux révélations sur l’affaire ukrainienne. Depuis le début de l’impeachment, il est en perdition. En février Biden continuait quand même d’espérer pouvoir gagner la Caroline du Sud (29 fév) et ainsi débuter sa série de victoires. Il a certes encore un peu de poids dans les sondages, mais les chances de Joe Biden sont désormais infimes. En fait, depuis la révélation « ukrainienne » il est considéré comme un « problème » par son propre parti.
Michael Bloomberg
Dès que l’Impeachment a été enclenché (en décembre), Mike Bloomberg a compris que Biden était game over et il s’est a son tour lancé. Deux mois plus tard, Bloomberg a déjà investi le tiers d’un milliard de dollars en publicité dans les médias, et il ne cesse de progresser dans les sondages. Et son compte en banque lui permettra de continuer sur cette voie. Il n’est pour le moment fort QUE dans les sondages, puisqu’il a fait l’impasse sur les primaires de février et tout misé sur le Super Tuesday et la suite. Il n’y a pas, toutefois, que les milliards qui entrent en compte : les pourcentages ayant horreur du vide, la dégringolade de Biden fait se répartir les pour-cents vers les autres candidats centristes, dont Bloomberg. Une question se pose cependant : est-ce qu’un milliardaire, ex-maire Républicain de New-York, est la personne la mieux placée pour incarner l’électorat démocrate ? Il aurait pu le prouver durant les débats… mais il n’y a pas non plus participé avant février. Et lors de son premier (et pour le moment seul) débat, ça a été une catastrophe pour Bloomberg, tous les autres candidats se liguant contre lui. Mais, quoi qu’il en soit, il est toujours l’un des favoris.
Pete Buttigieg
A ARRETE SA CAMPAGNE – Le jeune et désormais « ex » maire de South Bend (Indiana) est brillant, et son parcours est remarquable. Il est dopé par ses bons scores lors des premières primaires. Il correspond de toute évidence à une certaine image d’un président jeune, à l’instar d’un Trudeau, d’un Macron ou Obama, et Buttigieg s’affirme comme le candidat de la bourgeoisie progressiste. La question est donc de savoir quelle est le poids de cette dernière au sein de l’électorat démocrate. Les milieux populaires lui semblent beaucoup moins favorables.
Pete Buttigieg enchaîne les bons résultats, et il fait désormais partie des favoris. Mais il faut se méfier des illusions d’optiques. En effet, il a réalisé une campagne efficace dans les Etats qui votaient en février, mais il n’est pas du tout donné favori pour la suite. Il faudra voir si l’élan du départ lui aura donné des ailes. Toutefois, aux Etats-Unis, pour performer sur une longue distance, il ne faut pas que des ailes… mais aussi beaucoup d’argent.
Amy Klobuchar
Comme Bloomberg et Buttigieg, la sénatrice du Minnesota bénéficie de l’effondrement de Joe Biden. Elle est même monté à 20% (et en 3e position) dans le New Hampshire. Mais elle aussi avait tout misé sur les premiers Etats, et les sondages lui promettent ensuite un effondrement certain. Il n’est pas non plus évident qu’elle ait les finances suffisantes pour aller au bout. Mais elle fait partie des candidats qui connaissent une belle dynamique en leur faveur, et ce n’est pas un hasard. Elle a réussi a bien s’imposer lors des derniers débats télévisés.
Tom Steyer
A ARRÊTÉ SA CAMPAGNE – Un milliardaire peut-il bousculer une élection américaine ? Depuis l’arrivée de Trump dans l’arène, et vu les bons sondages de Bloomberg, la preuve en est désormais faite : tout peut s’acheter aux Etats-Unis.
Tom Stayer a mis des millions de dollars en publicité, notamment en Caroline du Sud. Apparemment il n’a pas mis assez d’argent, car même en Caroline il n’est pas favori.
L’aile radicale
Elizabeth Warren
Avec Bernie Sanders, elle est classée dans le camp « radical » (mais elle ne va pas pour sa part jusqu’à se qualifier de « socialiste »). Sa campagne était sensée être un événement, mais, après plusieurs soubresauts dans les sondages, c’est un échec. Elizabeth Warren ne réalise pas des scores ridicules, mais elle ne s’est pas imposée et il n’y a aucune raison pour que ce soit le cas dans les prochains Etats. Il n’est pas même évident qu’elle soit toujours candidate lors du Super Tuesday : elle prendrait le risque de ne pas gagner dans son propre Etat du Massachusetts.
Bernie Sanders
En tête des trois premières primaires (1), en tête des sondages, il remplit d’immenses salles, il est le favori de la jeunesse, il a des dizaines de milliers de petits donateurs (il refuse les gros) : le sénateur socialiste du Vermont est sans aucun doute l’homme fort du moment. Néanmoins, il y a aussi des points faibles. Tout d’abord, il n’est pas (encore) prouvé que les Etats-Unis puissent être sensibles au socialisme. Son petit accident cardiaque de l’automne n’est pas non plus très rassurant. Mais il y a aussi des illusions d’optiques à souligner. Bernie Sanders a gagné en popularité en 2016 car il était le seul à avoir osé se dresser sur la route d’Hillary Clinton durant la Primaire. Et elle n’avait pas que des amis ! Si on regarde de près, par exemple dans le New Hampshire, en 2016 Sanders avait gagné cet Etat avec 60% des voix face à Clinton. Cette année il l’emporte de nouveau, mais avec seulement 25%. Même si on cumule son score avec celui de l’autre radicale, Elizabeth Warren, on n’arrive qu’à un total de 35%. Ceci dit : Sanders a une bonne dynamique, il a assez de finances pour tenir le coup, et il est surtout très adroit durant les campagnes électorales. Sanders appuie principalement sur l’instauration d’une couverture santé universelle, et beaucoup d’Américains en sont désormais convaincus (65% selon ce sondage : https://www.realclearpolitics.com/real_clear_opinion_research/new_poll_shows_health_care_is_voters_top_concern.html).
– 1 – Dans l’Iowa c’est Buttigieg qui a eu le plus de délégués, mais c’est bien Sanders qui a emporté le vote populaire.
Trump en force
La primaire démocrate mobilise toutes les attentions, et c’est bien normal, mais la campagne présidentielle se jouera aussi avec le candidat républicain sortant, un certain Donald Trump. Celui-ci est sorti renforcé de la tentative de destitution initiée par les Démocrates au Congrès, puisqu’il a non-seulement été acquitté, mais qu’en plus, dans le même temps (le lendemain), sa politique a pour la première fois dépassé la majorité des opinions favorables dans les sondages. Son accueil en superstar au Daytona500 en février a été proprement hallucinant… pour ceux qui douteraient encore de sa popularité. Les Démocrates feraient bien de se choisir très vite un candidat à populariser, car pour le moment il n’est pas possible de pronostiquer une défaite de Trump.
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